Je vous propose une série de 4 interviews réalisées avec Béatrice Sabaté, Présidente de l’Association Discipline Positive France. Aujourd’hui, une présentation de son parcours et de sa rencontre avec la Discipline Positive.

Pourquoi lire cette interview :

Béatrice Sabaté, Présidente de l’Association Discipline Positive France

Béatrice Sabaté est psychologue clinicienne et maître formatrice en Discipline Positive. Elle a exercé pendant une quinzaine d’années à l’école, de la maternelle au lycée.

Lorsqu’elle a découvert la Discipline Positive aux Etats-Unis, elle y a trouvé non seulement des outils pertinents de mise en capacité pour les élèves mais une démarche à vivre aussi bien à l’école qu’en famille.

A son retour en France en 2010, Béatrice Sabaté forme les premiers formateurs français, et ensemble ils fondent l’Association Discipline Positive France avec mission d’informer et de développer la Discipline Positive en France.

Si vous ne deviez retenir qu’une idée :

La plupart des enfants que je recevais à l’école n’avaient pas besoin de moi en tant que clinicienne. Leur comportement, en classe et à la maison, disait « j’y arrive pas, je ne suis pas capable, je n’appartiens pas ». Mon raisonnement, a été « Comment peut-on aider ces enfants à développer leur sentiment d’être capable ? »

Entretien avec Béatrice Sabaté

Magali : Comment s’est passée votre rencontre avec la Discipline Positive ?

Béatrice Sabaté : C’est une vieille histoire ! J’ai travaillé pendant 15 ans en école franco-américaine en tant que psychologue.

Je me suis aperçue que la grosse majorité des enfants que je recevais, de la maternelle au lycée, n’avaient pas de pathologie particulière.

Par leur comportement, en classe et à la maison, ils disaient « je n’y arrive pas, je ne suis pas capable, je n’appartiens pas ». Du coup, ce sont des enfants qui étaient en incapacité. Et mon raisonnement a été « Comment peut-on les aider à développer leur sentiment d’être capable? Ils n’ont pas besoin de moi en tant que clinicienne».

Et c’est drôle, parce que c’est à ce moment là que je suis tombée – peut-être pas par hasard ! – sur le livre de Jane Nelsen, la Discipline Positive, et en particulier sur ce tableau d’identification des besoins derrière les comportements. C’est un outil qui est simplifié, mais accessible aussi bien pour les parents que pour les enseignants. Donc, cela m’a intriguée… et je me suis découverte très Adlérienne !

Car pour Adler, inspirateur de la Discipline Positive, il y a peu de symptômes et de pathologies qui soient génétiques. Pour lui, un enfant qui a des comportements inappropriés, c’est avant tout un enfant découragé. Ce regard d’Adler sur la pathologie était d’une grande cohérence avec ce que je vivais au quotidien dans ma pratique. On s’est rencontrés comme ça !

Magali : Quand vous avez découvert ce livre de Jane Nelsen, La Discipline Positive, quelle a été l’étape d’après pour vous ?

Béatrice Sabaté : L’étape d’après, c’est que j’ai commencé à utiliser les outils de Discipline Positive dans ma pratique. Ensuite, je me suis formée.