J’ai le plaisir de vous proposer aujourd’hui une interview avec Sophie Grassi – orthophoniste, kinésiologue, intervenante à la Fabrique à Bonheurs – et Rabia-Sarah Moutawakil, psychologue et formatrice.
Toutes deux ont un point commun qui m’a donné envie de vous présenter leur travail dans une série d’articles :
Depuis leur formation initiale, elles n’ont cessé de se former à de nouvelles approches, de nouveaux outils, – dont certains sont encore très peu connus en France – pour mieux répondre aux inquiétudes des parents pour leurs enfants.
Une curiosité et un investissement professionnel rares pour aller au-delà du traitement des symptômes, et apporter des réponses durables aux difficultés que les parents et leurs enfants peuvent rencontrer.
Après des années de pratique, leur constat est que les parents qui consultent pour leur enfant arrivent à leur cabinet avec 3 grandes inquiétudes. Lesquelles ? C’est ce que vous allez découvrir dans cet entretien.
Magali : Quelles sont les grandes inquiétudes des parents qui viennent vous voir, que ce soit dans les ateliers de parents ou à votre cabinet ?
Sophie Grassi : Les parents qui viennent me voir me disent « mon enfant va mal, je vais mal, je ne le supporte plus, il m’énerve, je ne fais que crier dessus ». C’est quelque chose qui inquiète vraiment les parents. Ils disent « je me sens impuissant, démuni, vidé » « Je me sens un mauvais père, une mauvaise mère ».
La 2ème raison pour laquelle les parents viennent me voir, c’est la pression scolaire. Les parents qui arrivent dans mon cabinet ont souvent vu la terre entière : l’orthophoniste, le psychomotricien, l’orthoptiste… ils ont tout fait.
Donc ce sont des parents qui veulent bien faire. Ils arrivent et ils me disent « ça ne va pas du tout ». Ils sont démunis, dans une dévalorisation. Ce sont les notes ou le comportement qui ne vont pas à l’école.
Rabia-Sarah Moutawakil : la 3ème raison, ce sont des parents qui sont perdus dans leur rôle de parent. Ça vient de la pression extérieure et de leur histoire personnelle et familiale. Il y a un vrai challenge de nos jours par rapport à l’époque de nos grands-parents !
Il y a les sollicitations extérieures : Internet, jeux vidéo, télé… Il y a une accélération du temps. Les femmes travaillent, donc ce n’est plus la même chose au niveau de comment on prend le temps d’éduquer les enfants.
Il y a plein de facteurs et de paramètres qui font qu’il y a une perte de repères. Or les enfants ont besoin de tuteurs, de référents de quelque chose de solide. Comme disait Françoise Dolto, l’enfant se construit contre.
Sophie Grassi : Imaginez un pont. Avant, pour nos grands-parents, le pont était étroit et il y avait des barrières, un cadre très serré, sur les bords du pont. « Tu ne feras pas brocanteur » et il n’y avait pas de choix ou alors c’était coup de pied aux fesses.
Aujourd’hui, ce pont s’est élargi, ce qui est très bien. Ce qu’il faut, c’est qu’il y ait les parapets : l’enfant peut bouger, mais il va être rattrapé d’un côté ou de l’autre par les parapets. Le problème c’est que souvent, aujourd’hui, il n’y a pas les parapets. Donc l’enfant tombe. Et nous-mêmes en tant que parents on tombe.
Magali : Quelles approches utilisez-vous pour répondre à ces inquiétudes des parents ?
Rabia-Sarah Moutawakil : Je suis psy-formatrice. Je vais me résumer à ce qui me parait les étapes les plus importantes de mon parcours, suite à mes nombreuses recherches.
Suite à une expérience très réussie avec une coach new-yorkaise, j’ai appris auprès des américains leur pragmatisme et leur volonté d’efficacité.
J’ai constaté ce qu’on est capable de faire dans un temps vraiment court, où les patients guérissent rapidement avec une approche telle que la programmation neuro-linguistique (PNL).
C’était incroyable, par rapport à la psychanalyse qui m’avait été enseignée ! Tout ça m’a vraiment amenée à m’intéresser à certains outils plus que d’autres.
D’abord, la communication non violente (CNV),qui est devenue ma langue de prédilection. Je reconnais complétement mon appartenance à cette communauté de valeurs. Mon premier stage de CNV animée par Isabelle Desplats et Caroline Ader-Lamy a été un séisme, qui a permis mon évolution profonde autant personnelle que professionnelle. Rencontrer “mes besoins” définis par Marshall Rosenberg créateur de la CNV a transformé ma vie.
L’émotion étant une des expressions du vivant les plus intéressantes pour nous comprendre, j’ai suivi la formation La Logique Émotionnelle une des plus pointues en France, celle de Catherine Aimelet-Périssol et Sylvie Alexandre.
Toujours à la recherche d’affiner mes moyens d’accompagnement, je me suis plongée dans les outils systémiques, convaincue de leur capacité à résoudre la complexité de l’être humain.
La vie a mis sur mon chemin une très grande dame : Nana Michaël. Elle m’a initiée à l’Internal Family System (IFS). Il s’agit d’une thérapie venue des États-Unis – créée par Richard Swchartz – qui aborde la systémie intérieure et qui assume complètement sa spiritualité.
Nous sommes encore très peu de thérapeutes formés en France. J’ai à cœur de contribuer à sa diffusion dans les prochaines années.
J’ai continué par la systémie familiale qui aborde le trans-générationnel, en me formant aux constellations avec Isabelle Constant. Cette rencontre a été déterminante puisqu’elle est devenue ma superviseuse. J’apprécie particulièrement que mes deux obsessions – le processus et la posture – soient ainsi partagés avec autant d’intelligence et d’implication de sa part.
J’ai également suivi des formations en Analyse Transactionnelle, en Gestalt-thérapie etc…
Aujourd’hui, la communication non violente et l’Internal Family System sont les outils les plus puissants dans ma pratique.
Sophie Grassi : J’ai débuté ma pratique en tant qu’orthophoniste, métier que j’exerce toujours aujourd’hui.
Je suis aussi kinésiologue.
Ma pratique en cabinet libéral et en institution m’a convaincue de l’utilité d’un travail en amont des difficultés, afin d’accélérer la rééducation et de libérer les blocages à leur origine.
Chacun venait avec un « problème » et la solution n’était jamais identique.
J’ai eu envie de me former à des outils prenant en compte la globalité de l’être comme le brain gym, la kinésiologie appliquée, la systémie familiale, les huiles essentielles, les fleurs de Bach, les sons harmoniques, l’atelier des parents de A.Faber et E. Mazlish, RMT et les réflexes archaïques.
Ces nouvelles ressources m’ont permis d’amener chacun à trouver l’expression juste de lui-même en se libérant de ses fardeaux au niveau émotionnel, familial et énergétique.
J’ai à cœur que chacun soit autonome dans son processus d’évolution et puisse acquérir des ressources pour vivre dans un confort au quotidien.
C’est pourquoi je mêle dans mes consultations ces divers outils, afin d’apporter à chacun celui dont il aura besoin à un moment T.
Je transmets aujourd’hui ces outils et compréhensions autour de ce que je nomme « l’écologie de l’apprentissage© » dans les ateliers de la Fabrique à Bonheurs entre autre. Les thèmes principaux étant la sécurité intérieure, l’estime de soi et comment les recréer à partir du corps.
J’ai eu plaisir à animer pendant plusieurs années des ateliers de parents Faber & Mazlish, que je complétais des autres approches auxquelles je suis formée, afin de modifier pleinement la dynamique familiale.
Aujourd’hui mon intention est de faire bénéficier de mon expérience au plus grand nombre et de rendre les gens autonomes dans leur évolution. Ainsi, mon livre de conseils énergétiques « Je craque… Au secours, je fais quoi ? » est un recueil transversal d’outils qui peuvent être proposés à tous, petits et grands.
Je propose également des formations et ateliers pour les professionnels et les parents 🙂
Comment ça se passe chez vous ?
Vous reconnaissez-vous dans les 3 inquiétudes des parents présentées par Sophie Grassi et Rabia-Sarah Moutawakil ?
Si oui, quelles approches efficaces avez-vous trouvées pour vous aider dans votre rôle de parent ? Pour aider votre enfant ?
Laissez un avis dans les commentaires !
Et pour découvrir le livre de Sophie Grassi :
Crédit photo : 1dbrf10