Votre enfant n’est pas très motivé à l’école.
Vous avez souvent l’impression qu’il fait juste le minimum demandé. Elle montre peu d’entrain à faire ses devoirs.
Et là, vous vous dites : comment lui donner le goût d’apprendre ? Comment lui donner envie de travailler à l’école ?
Pour commencer, rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls !
Le manque de motivation et de goût d’apprendre sont fréquents chez les enfants, dès le primaire. Et c’est vrai, cela rend laborieux les apprentissages à l’école.
Vous rappelez-vous – avec nostalgie maintenant – l’époque où votre petit lutin de 3-4 ans vous bombardait de questions toutes plus compliquées et incongrues les unes que les autres :
« Pourquoi le jour y’a le soleil et la nuit y’a la lune ? »
« Pourquoi la dame a des poils au menton ? »
« Pourquoi tu travailles ? »
« Et pourquoi ? Et pourquoi ? »
La transmission classique des savoirs endort la curiosité
Pourtant, il n’y a rien de biologiquement programmé pour que les enfants arrêtent de se poser des questions !
Par contre, c’est programmé à l’école : par habitude, par souci d’efficacité, pensant aller plus vite dans la transmission des savoirs, on a supprimé cette étape du questionnement pour délivrer aux enfants un savoir tout prêt. Un savoir qu’ils n’ont plus qu’à ingurgiter.
Cette façon de faire, que nous avons tous connue, présente l’inconvénient de mettre les enfants dans une position plutôt passive de récepteur d’information.
Elle peut aussi les décourager par une liste sans fin de choses à apprendre. Et disons-le franchement, elle a une propension exceptionnelle à rendre les sujets les plus passionnants complètement rébarbatifs.
Entendons-nous bien, cette approche de l’enseignement n’est peut-être pas la seule cause de l’ennui et du manque de motivation de votre enfant. Mais il est assez certain qu’elle y contribue.
Et la bonne nouvelle, c’est que vous pouvez agir pour que ça s’arrange !
Le questionnement, au cœur de la pédagogie des écoles qui ont les meilleurs résultats académiques
Cette approche classique de la transmission des savoirs a eu un mérite.
Elle nous a fait découvrir qu’en supprimant le questionnement, on supprime le principal moteur de l’être humain pour apprendre : la curiosité.
C’est ce moteur qui a fait qu’entre sa naissance et ses 3 ans votre enfant a appris une quantité phénoménale de choses : il s’est redressé, il s’est mis à marcher, il a prononcé ses premiers mots puis s’est mis à dire des phrases entières…
… sans que vous ayez jamais eu besoin de l’asseoir à une table pour le lui apprendre !
Bien sûr, une fois coupé le moteur de la curiosité, il en reste d’autres allumés qui font que votre enfant apprend quand même : l’envie de faire plaisir à ses parents (si, si !), la peur d’avoir une mauvaise note, la fierté de réussir un examen… mais force est de constater qu’ils sont moins efficaces.
Aujourd’hui, une multitude d’écoles dans le monde ont réduit drastiquement le temps de transmission formelle des savoirs pour réhabiliter le questionnement, la curiosité comme moteur essentiel d’apprentissage. La transmission des savoirs se fait toujours, mais au travers d’une exploration où l’enfant est actif.
C’est bien sûr le cas des approches alternatives, comme par exemple la pédagogie Montessori.
Ce qui est plus nouveau, c’est qu’on retrouve cette approche au sein de cursus prestigieux ou tout simplement réputés pour la qualité de leurs résultats académiques. Quelques exemples par ordre chronologique d’apparition :
- Dès la fin des années 50, HEC a remis à plat son enseignement en généralisant les « études de cas » comme méthode d’apprentissage. Les étudiants sont invités à se pencher sur une situation, inspirée de faits réels, à analyser le problème… et à proposer leurs propres solutions !
- Le prestigieux cursus International Baccalaureate a fait du questionnement – depuis 1968 – un élément clé de la réussite académique de ses élèves, de la maternelle au lycée : « le Baccalauréat international a pour ambition de proposer des programmes plus étoffés que les autres programmes d’études en développant chez les jeunes la curiosité intellectuelle, les connaissances, la sensibilité et la détermination nécessaires pour réussir ».
- Dans les années 70, les pays scandinaves, qui apparaissent régulièrement en haut des classements pour les excellents résultats académiques de leurs élèves, ont eux aussi placé le questionnement et la curiosité au cœur de leurs cursus. Même chose dans les meilleures écoles internationales.
L’extinction des tigres vue par des enfants de maternelle : un exemple d’apprentissage par le questionnement
Remettre les enfants dans leur position spontanée d’explorateurs, cela se traduit par du travail – le plus souvent en petits groupes – autour d’une question, choisie par les élèves ou proposée par l’enseignant.
Par exemple, l’an dernier, la classe de ma fille est allée visiter le zoo de la ville.
Au retour, la maîtresse leur a demandé par quel animal en voie d’extinction ils avaient été le plus touchés. Après un débat animé, les enfants ont choisi le tigre.
A partir de là, ils ont mené toute une démarche d’exploration en laissant libre cours à leurs questions pour en savoir plus sur le tigre, ses conditions de vie, les menaces qui pèsent sur lui.
Ils ont même écrit à un vétérinaire pour savoir ce que mangent les bébés tigres ! Dans le courrier, ils avaient noté leurs idées : de l’herbe, du lait de sa mère, de la viande etc… et le vétérinaire leur a répondu.
Des idées incongrues ? Il est important de noter qu’à ce stade de l’exploration, il n’y a que des bonnes questions et pas de mauvaises réponses. C’est après avoir exploré toutes les pistes possibles et avoir reçu la réponse du vétérinaire que tous les enfants ont retenu ce savoir important : le tigre est un mammifère, comme nous, et ses bébés boivent du lait.
Tout ce travail d’exploration a été synthétisé sous la forme d’un grand panneau affiché dans le hall de l’école, avec des photos, des dessins réalisés par les enfants, la lettre du vétérinaire, des informations imprimées par la maîtresse.
Les enfants ont été tellement passionnés par ce travail que cette année, au moment de choisir un animal symbole de leur classe, ils ont choisi… le tigre !
Les enfants boostent leur réussite académique quand ils explorent !
C’est là que ça devient vraiment intéressant ! Pour être capables d’explorer, les enfants vont spontanément utiliser toutes les compétences académiques qu’ils ont déjà acquises.
Ils vont aussi réaliser celles qui leur manquent encore… et qui leur seraient bien utiles pour avancer dans leur exploration !
Pour reprendre l’exemple de la classe de ma fille, qui est encore en maternelle, c’est la maîtresse qui a écrit la lettre. Et ça a fait très envie aux enfants : ils ont compris par l’exemple, que savoir écrire ça sert notamment à communiquer, à demander des informations à des personnes expertes et à obtenir des réponses aux questions qui leur tiennent à cœur.
En résumé, voilà les compétences principales que les enfants vont affûter quand leur curiosité est en éveil :
- Académiques : lire – écrire – compter – analyser – comparer – contraster – décrire – évaluer – justifier – prédire – résumer – publier des résultats – s’approprier les savoir existants
- Sociales : travail en équipe – respect des idées des autres – intelligence collective – développement de l’esprit critique – refus des arguments d’autorité ou de séduction – créativité – participation active dans l’apprentissage et la production de savoirs
Que faire pour aider votre enfant à retrouver sa curiosité naturelle ?
Il est peu probable que vous ayez à côté de chez vous une école scandinave.
Il est aussi assez possible que votre portefeuille ne vous permette pas d’inscrire vos enfants dans une école qui pratique ce type de pédagogie, hélas toutes privées en France.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe en France d’excellents programmes que les enseignants peuvent intégrer au cursus dès l’école primaire !
En voici 3 exemples, qui feront l’objet d’articles détaillés :
Dans ces articles pratiques, je vous proposerai des pistes pour savoir comment en parler à l’enseignant de votre enfant pour qu’il bénéficie de ces programmes 🙂
L’autre bonne nouvelle, c’est que cette démarche est facile à réaliser à la maison. Et ça peut être l’occasion de partager une activité très sympa avec votre enfant.
Je vous proposerai bientôt un article dédié avec un mode d’emploi détaillé !
Comment ça se passe chez vous ?
Vous avez vu la curiosité de votre enfant s’éteindre petit à petit ? Votre enfant a bénéficié à l’école d’un programme qui encourage le questionnement des enfants ?
Laissez un commentaire pour raconter votre expérience !
Crédit photo : Fotolia, Tambako The Jaguar
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