J’ai le plaisir d’accueillir aujourd’hui Céline sur Parents du 21ème siècle ! Céline est maman de deux enfants, et elle a la particularité de les avoir scolarisés d’abord à Paris, puis dans une école de campagne, dans le Sud de Lyon. Une expérience et un regard vif qu’elle partage avec nous sur un des sujets qui vous casse le plus les pieds avec vos enfants : les devoirs à la maison ! Céline est également l’auteur du blog Mamtrepreneure et rédactrice web SEO. Je vous invite à découvrir son article tout de suite ! 

Fais tes devoirs et tu réussiras bien à l’école… vraiment ?

C’est un des plus vieux débats de l’Éducation nationale, les devoirs sont-ils utiles ou faut-il refuser trop de devoirs à la maison ? Pourtant, depuis 1956, les devoirs sont interdits par la loi. Malgré l’ambiguïté du texte sur certains points, il explique déjà clairement pour l’époque, que “les enfants subissent un malmenage scolaire […] et que la fatigue est préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants.

Quand votre enfant rentre au CP, vous vous attendez à ne plus passer des fins de journée très calmes. Tout le monde vous l’a dit, maintenant, il va avoir les devoirs ! Ça commence avec un gros défi : apprendre à lire. Puis, en avançant dans les années, les défis sont de plus en plus importants.

Cependant, dès le CP, votre enfant a bien souvent une charge de travail le soir qui inquiète les parents et stresse les enfants. Au début, cela peut être amusant de voir comment votre enfant va comprendre et apprendre sous vos yeux.

Mais voilà, nous, parents, ne sommes pas enseignants. Or, de nombreux parents se transforment le soir venu en professeurs des écoles. Cris, pleurs, temps perdu, fatigue, conflits ou absence totale de travail font que les devoirs sont tant redoutés qu’ils n’apportent rien de bon aux enfants et ne garantissent pas leur réussite scolaire. D’ailleurs, les devoirs à la maison sont considérés comme une corvée par de nombreuses familles et sont prouvés comme néfastes, voici pourquoi.

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1 – Les devoirs à la maison ou comment être épuisé dès le plus jeune âge

Quand vous rentrez le soir chez vous après votre journée de travail, qu’avez-vous envie de faire ? Continuer les tâches que vous n’avez pas terminées au bureau ? Vous avancer pour le lendemain ? Ou, avez-vous envie de vous détendre, de profiter de votre famille, de partager un repas ensemble et de faire des choses pour vous ? Personnellement, j’opte pour cette dernière proposition. Je vous demande alors, pourquoi votre enfant serait-il différent de vous ? Surtout lui, qui a une capacité de concentration plus courte et un niveau de fatigue plus rapidement atteint.

Aujourd’hui, de nombreux enfants passent des journées allant jusqu’à 11 heures dans l’établissement scolaire. Ils arrivent au périscolaire à 7h30 et en repartent à 18h30. Les enfants et les écoles doivent s’adapter au rythme de travail des parents. Certes, cette amplitude horaire n’est pas celle de tous les enfants, mais bon nombre d’entre eux vivant dans les grandes villes sont concernés.

Alors, après ces journées sans fin, comment les enfants peuvent avoir, et l’envie, et la force de se plonger dans les devoirs ? Même si votre enfant a la chance de rentrer à 16h30 à la maison, sa journée a commencé à 8h30, elle fait déjà 8 heures. Ne voyez pas la pause méridienne souvent passée à la cantine comme une pause détente. C’est plutôt une récréation géante avec cris et brouhaha incessant.

Quand toute la famille a eu une longue journée, les devoirs sont souvent une bête noire qui est soit combattue dans la douleur, soit complètement ignorée. Refuser trop de devoirs à la maison peut être salutaire pour tout le monde, en priorité pour votre enfant.

Par ailleurs au primaire, les devoirs devraient pouvoir être faits rapidement pour passer en revue ce qui a déjà été appris en classe. Ils ne devraient être faits qu’à l’oral en quelques minutes de manière ludique. Votre enfant devrait être fier de vous montrer ce qu’il a appris ou compris pour continuer de plus belle le lendemain.

Et s’il n’y en avait pas du tout ? Et si l’école restait le lieu de l’apprentissage, et la maison le lieu de vie familiale ?

2 – Trop de devoirs à la maison apportent du stress et éloignent de l’envie d’apprendre

L’équation « + de devoirs = + de résultats scolaires » est fausse !

Du primaire au collège, cette pression maladive que sont les devoirs à la maison le soir transforme nos enfants en élèves stressés.

Nous ne rentrerons pas ici dans le débat des rythmes scolaires et de la longueur de la journée d’école ou de la longueur et la répartition des vacances.

Cependant, comme l’article sur les raisons du stress des enfants à l’école l’explique, force est de constater que nos enfants développent une certaine nervosité quant à l’école et surtout aux devoirs écrits qui les attendent chaque jour.

Pourquoi ?

Simplement parce que le temps d’école est compressé. Il faut faire rentrer dans les heures de cours un programme lourd. Selon les tests PISA analysés par Claude Lelièvre, historien de l’éducation, « Les pays qui ont les meilleurs résultats comme le Japon, la Finlande ou la Suède, ont beaucoup moins d’heures et elles sont plus dispersées. Un élève français passe 142 jours par an en classe contre 190 en moyenne dans les pays de l’OCDE. En un siècle, on a perdu un tiers du temps d’école.»

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Cela signifie que nos enfants doivent intégrer les programmes en un minimum de temps sur des journées longues. Et nous voudrions que nos enfants fassent en plus des devoirs le soir, à la fin de ces longues journées ?

Cela veut aussi dire que de nombreux enfants ont un certain dégoût de l’école. Ils décrochent, comme il est courant de dire. Ils sont en situation d’échec.

Pour en arriver où ?

Pas à de meilleurs résultats. De nombreuses études le prouvent, dont l’étude PISA, que nos collégiens français de 15 ans ont des résultats tout à fait médiocres en math. Cette matière les stresse à cause de la pression qui est sans cesse mise sur l’obligation de réussir dans les matières scientifiques.

Pourtant depuis tout petit, tous ces devoirs à la maison devraient les mener à l’excellence, non ?

3 – Les différences de niveau des écoles

À la ville ou à la campagne, nos écoles ne sont pas les mêmes. C’est une réalité. Les classes n’ont pas les mêmes effectifs et les enseignants ne s’impliquent pas de la même manière. Par expérience, mon aînée en est à sa 3e école à 9 ans, après le bain parisien avec des effectifs à la limite de la surpopulation, elle est aujourd’hui dans une école à la campagne où la journée est à l’image du nom de son école “La Clé des Champs”.

École des villes

Après avoir souvent échangé avec les parents des anciennes camarades de classe restées à Paris, les enfants ont des devoirs depuis le CP qui peuvent durer jusqu’à une heure chaque soir. Pour des enfants de 6 ans…

Pourquoi ?

Parce que les enseignants confient aux parents, en mesure d’assurer, le job qu’ils n’ont pas les moyens de délivrer en totalité pendant le temps de classe. Les effectifs élevés, les grandes inégalités sociales rencontrées dans certaines écoles, obligent les enseignants à s’adapter sans cesse pour laisser le moins d’enfants possible de côté. Charge ensuite aux parents ayant la capacité intellectuelle et sociale de poursuivre le travail engagé en classe, et de compléter l’apprentissage de leurs enfants.

Comme le souligne Gerald LeTendre, de l’université américaine de l’État de Pennsylvanie, donner des devoirs « semble être une stratégie de rattrapage parce que tous les sujets ne sont pas couverts en classe […] et non pas une stratégie d’avancement (travail conçu pour accélérer, améliorer ou faire exceller les élèves) ».

École des champs

« Les enfants apprennent tout ce qu’ils doivent savoir pendant le temps de l’école »

À la campagne, nous avons une petite poésie à apprendre, ou plutôt à finir d’apprendre (puisqu’elle a déjà été apprise en partie à l’école), de temps en temps et quelques mots de dictée ou une leçon de science qui tient en 4 lignes.

Mais les classes dépassent rarement les 25 élèves sur deux niveaux confondus. 5 classes allant de la petite section au CM2. Les niveaux se mélangent, ça s’appelle le décloisonnement.

Les enseignants se répartissent les matières. Donc, tout le monde se nourrit de l’autre et s’entraide. Chaque enfant est connu individuellement par tous les enseignants et par tous les enfants de l’école.

À la rentrée, lors de la réunion parents/professeurs, le discours est clair : ”Ne vous inquiétez pas s’il n’y a pas trop de devoirs, ils apprennent tout ce qu’ils doivent savoir pendant le temps d’école. Le reste viendra avec le temps.”  D’ailleurs, il n’y a pas d’étude dans l’école primaire. Le périscolaire prend le relais dès la fin de la journée d’école avec ses projets de loisirs créatifs et son temps de détente total.

Là où on rejoint les grandes villes, c’est en arrivant, au collège, qui forcément se trouve dans des petites villes de proximité. À cette étape de la vie scolaire, refuser trop de devoirs à la maison devient presque crucial. En effet, ils explosent. De nombreux profs se défendent derrière l’accusation que s’ils ne donnent pas suffisamment de devoirs, ils sont considérés comme mauvais profs.

Donc, plutôt que d’expliquer aux sceptiques les bienfaits d’une petite quantité de devoirs au collège, les élèves doivent difficilement s’adapter comme les parents. Pour le jeune collégien, terminés les loisirs ou le temps de repos après l’école. Il y a les devoirs et le lendemain, le car (ici, pas de bus, c’est le car) passe à 7h00 donc il faut se coucher tôt.

4 – Faire place à d’autres manières d’apprendre et d’aimer apprendre

Non, l’école ne fera pas de tous nos enfants des cadres sup’, des ingénieurs ou de futurs Prix Nobel de sciences. Obliger votre enfant à apprendre à écrire contre son gré en petite section, alors qu’il préfère jouer aux legos, ne garantira pas sa réussite scolaire ou professionnelle. En agissant ainsi, on ne respecte pas le développement naturel de l’enfant.

Comme pour de nombreux aspects de la future vie d’adulte d’un petit être humain, sa petite enfance et son enfance déterminent grandement ce qu’il devient plus tard. Or, essayer d’en faire un génie (qu’il est à vos yeux) risque de gâcher sa vie et vous mènera dans le mur.

Même si beaucoup de choses s’apprennent en classe, dans les leçons et les exercices, la lecture est une des meilleures activités pour apprendre, rêver et se construire. Le jeu, l’oisiveté, le sport, les activités artistiques sont aussi des domaines qui permettent à une personnalité de se développer. Essayer de forcer les informations à rentrer dans un cerveau qui n’est pas prêt à en recevoir, est autant d’énergie qui peut être dépensée pour développer d’autres affinités.

Faites le test : essayez de faire apprendre à votre enfant quelque chose qu’il refuse, vous allez vous épuiser et entrer en conflit tous les deux. Puis, un jour, vous découvrirez que votre enfant a finalement acquis cette connaissance, mais d’une autre manière.

Qu’est-ce qui compte : savoir à tout prix ou laisser ce savoir s’acquérir à son rythme ?

5 – Avant le lycée, les devoirs n’ont guère d’effets bénéfiques

De nombreuses recherches montrent que le temps passé à faire des devoirs à la maison doit être adapté en fonction de l’âge. Si vous tenez absolument à ce que votre enfant fasse des devoirs à la maison, voici une règle de base de rapport temps de devoirs/niveau scolaire sur le maximum à ne pas dépasser. Il faudrait (et j’emploie le conditionnel) faire au maximum 10 minutes par niveau :

  • 10 minutes au CP
  • 20 minutes au CE1
  • 30 minutes au CE2
  • 40 minutes en CM1
  • 50 minutes en CM2 !!!

50 minutes pour un élève de CM2, c’est énorme. “Mais il rentre au collège l’année suivante”, me direz-vous. Oui, mais au collège non plus les devoirs ne prouvent pas avoir des effets bénéfiques sur les jeunes adolescents. De plus, les études, là aussi, disent que 15 minutes maximum le soir en primaire sont bien suffisantes.

Pas de devoirs en Finlande… et parmi les meilleurs résultats scolaires au monde !

La Finlande souvent montrée en exemple, ne fait pas exception sur ce point. Les petits Finlandais n’ont pas de devoirs avant le lycée et ceux-ci sont intégrés progressivement.

Pourtant, c’est un des pays de l’OCDE qui réussit le plus et dont les jeunes sont les plus épanouis.

Selon cet article de Slate.fr qui met en regard les rythmes scolaires et le classement PISA : « Les enfants finlandais détiennent le record du minimum d’heures de cours dans l’OCDE (…) ce qui ne les empêche pas d’être considérés comme les plus performants d’Europe.

Sport : le système scolaire finlandais attache beaucoup d’importance à la musique, à l’art, au sport, et aux langues vivantes que l’on apprend très tôt dès les petites classes.

Classement Pisa : 1er en savoir-lire (2000), 1er en mathématiques (2003), 1er en sciences (2006). »

Dans tous les cas, même au lycée les devoirs ne doivent pas excéder 2 heures par soir. Au-delà, les résultats commencent à baisser, car l’apprentissage n’est plus efficace. De nouveau, le cerveau rentre dans le rouge et se met en saturation. Une étude de l’Université de Stanford explique les limites atteintes lorsque les devoirs à la maison deviennent trop importants : plus de stress, des problèmes de santé, moins de vie sociale et familiale, se mettre en marge de la société.

Quand on pense que les devoirs doivent servir à consolider les acquis appris en cours et à aller plus loin dans la réflexion à partir d’un certain niveau… On en est loin ! On s’en éloigne toujours un peu plus avec le temps. C’est pourquoi la communication entre les parents et les enseignants est une des clés pour réussir à réduire les devoirs à la maison.

Comment exprimer son refus de trop de devoirs à la maison

Comme tous les parents, vous prenez la défense de votre enfant et ne vous préoccupez pas trop de ce que peut bien penser ou ressentir l’enseignant. Après tout, c’est son métier que d’enseigner. Cela n’empêche que nos enseignants et nos profs ne sont ni des robots ni des machines pré-programmées. Ce sont des personnes qui elles aussi doivent composer chaque jour avec un certain nombre d’élèves tous différents, et leurs parents avec eux aussi leurs personnalités. Vous vous adressez à une personne, ils s’adressent chaque jour à des dizaines.

L’art et la manière

Reconnaissez qu’ils doivent composer avec les particularités de chacun et les intégrer dans le moule commun qu’est l’école. Donc en tant que parents, lorsque vous vous adressez à un enseignant, vous devez garder en tête qu’il est aussi une personne avec sa sensibilité et sa personnalité. Et oui, quelques fois, les personnalités rencontrées ne sont pas simples à aborder. Et oui, les enseignants ne prennent pas toujours des gants.

Mais,

Vous savez garder un certain flegme et pragmatisme en vous adressant à vos collègues ou votre responsable ou vos salariés. Pourquoi ne pas en faire de même avec le prof ? L’art et la manière de dire les choses jouent un rôle important avec n’importe quel interlocuteur.

J’essaie juste de vous dire : ne braquez pas l’enseignant en lui disant qu’il a tort, qu’il enfreint la loi de 1956 sur l’interdiction des devoirs en donnant du travail à la maison à VOTRE enfant. Il y a des chances qu’il n’en donne pas qu’à votre enfant, mais à la classe entière. De plus, comment réagiriez-vous si quelqu’un, qui ne connaît rien à votre métier, venait vous critiquer, et même vous dire que vous êtes hors la loi ? Prendre de front pour régler un point aussi crucial que les devoirs à la maison n’est vraiment pas la meilleure idée, essayez de commencer par les points positifs.

Un peu de positivisme ne fait pas de mal

Avant de courir et de voler dans les plumes de l’enseignant, préparez-vous. Réfléchissez à, comment aborder le problème qui vous amène et soyez conscient qu’il ne s’excusera pas de donner trop de devoirs. Focalisez-vous sur comment résoudre le problème plutôt que de juger le coupable. C’est pourquoi, avant l’entretien, essayez de trouver les points positifs et dites-les lui ! Vous mettrez alors en confiance le prof qui était persuadé qu’il allait à la confrontation.

Petit à petit, on devient moins petit

Apprendre à rechercher des solutions avec l’enseignant pour ne plus jamais avoir trop de devoirs

L’idée est de faire ressortir un point de vue commun sur le trop de devoirs à la maison. Aussi petit soit-il, il faudra partir de là pour remonter la pente ou la falaise.

Trouver un PDCC, le plus petit dénominateur commun, cette technique développée dans le Manuel de Survie à l’Usage des Entretiens Parents – Profs va beaucoup vous aider à gérer votre relation avec les profs.

En reformulant ses propos, en lui demandant de confirmer ce que vous avez compris, en proposant ou en demandant des solutions pour résoudre le problème et en mettant en avant vos points d’accord alors, vous pourrez lui demander de faire un pas vers vous.

Avant de lui demander de supprimer en totalité les devoirs, essayez de l’amener à la conclusion qu’effectivement cela fait beaucoup d’un coup, qu’il y a moyen de les répartir différemment ou de les donner suffisamment longtemps en avance pour ne pas se retrouver pris par le temps.

Faites-vous aider

Si votre négociation n’a pas abouti alors, n’hésitez pas à vous faire aider par des personnes de l’extérieur comme les parents délégués élus. Ils sont là pour écouter et reporter les problèmes rencontrés par les familles aux conseils d’école, en maternelle et primaire ou aux conseils d’administration des collèges et lycées. Concernant les devoirs, il y a de fortes chances que vous ne soyez pas les seuls parents dans cette situation. Échangez avec les parents autour de vous et prenez contact avec les représentants des parents d’élèves qui portent la voix des parents auprès du corps enseignant.

Comment ça se passe chez vous ?

Vous subissez la pression des devoirs ? Vous avez réussi à refuser trop de devoirs à la maison ? Partagez votre expérience et vos astuces dans les commentaires.

Par Céline, auteur du blog Mamtrepreneure

Recherches utilisées pour trouver cet article : https://parents-du-21-eme-siecle fr/5-raisons-de-refuser-trop-de-devoirs-a-la-maison/

29 Comments on 5 raisons de refuser trop de devoirs à la maison

  1. En tant qu’enseignante et maman, je suis entièrement d’accord avec cet article. Le soir, les enfants et leurs parents ont mille autres choses à faire que les « devoirs ».

  2. J ai lu avec interet votre billet.
    Je suis enseignant, en lycee. Et je donne tres tres peu de travail a la maison.
    La ou je ne me retrouve pas dans votre article c est que je suis souvent amene a me justifier, aupres des parents, de cette faible charge de travail…..
    J ai demande, au travers d un sondage, aux eleves, s ils souhaiteraient plys, ou moins, de travail perso. Etonnament 30% estiment ne pas en avoir assez.
    Enfin, les inspecteurs recommandent de donner des devoirs maison courts mais frequents.

    Pourtant, apres 4 ans de pratique quasi sans travail maison (sauf travaux de recherche durant les vacances) je ne constate aucune difference dans les acquis des eleves.

    La seule chose a mon sens utile : 2mn chaque jour, simplement oyvrir le cahier, pour se rapeller ce qu on a fait. Et malheureusement peu d eleves le font, les parents pourraient s impliquer… Pour moi en maths je ne demande ainsi que 8mn par semaine….. Et sans effort, juste relire les titre et refermer en se disant : aujourd hui j ai appris ca.

    Est ce encore trop ?

    • Bonjour,

      Un grand merci pour le partage de votre expérience d’enseignant !

      Je vous rejoins sur le fait que les parents ont besoin d’être mieux informés sur la question des devoirs… c’est d’ailleurs l’objectif d’un article comme celui-ci 😉

      Lâcher la pratique des devoirs est un changement pas facile :
      – nous avons tous eu des devoirs quand nous étions petits… et donc on a tendance à penser que « c’est comme ça qu’il faut faire »
      – spontanément, en tant que parents, on se dit « mais si mon enfant n’a pas de devoirs, alors que dans la classe d’à côté ils en ont, mon enfant va prendre du retard par rapport aux autres »

      Donc il y a un vrai dialogue à engager avec les parents pour nous embarquer dans ce changement et pour que nous sachions comment accompagner au mieux nos enfants !

      À bientôt sur Parents du 21ème siècle,
      Magali

    • Bonjour,

      Merci pour votre commentaire enrichissant.
      Oui, les vieilles habitudes sont difficiles à faire évoluer.

      Finalement, je note que si 30% de vos élèves estiment ne pas avoir assez de devoirs, cela veut surtout dire que 70% sont satisfaits de ne pas en avoir plus ! Et 70% c’est une majorité absolue 😉

      Quand vous dites que vous ne constatez aucune différence dans les acquis, c’est par rapport à des élèves qui ont beaucoup de devoirs ? Si oui, cela confirme bien que donner plus devoirs ne consolide pas plus les acquis qu’en donner peu.

      Je ne permettrais pas de juger si vous donner suffisamment ou pas de devoirs mais votre démarche va dans le bon sens. Celui de vouloir consolider ce qu’ils ont appris en cours. Et comme cela est expliqué dans cet article et par Magali sur ce blog, la communication parents – profs est essentielle pour faire évoluer les mentalités et les pratiques.

      Belle journée
      Céline

      • Notre preoccupation est de repondre a l ensemble des besoins des eleves. La notion de majorite n a pas grand sens pour nous.
        Ce ne sont pas les eleves qui decident des modalites, mais prendre leurs avis importe.
        Personellement si 30% demandent 0lus de travail, cela m interpelle quand meme.

  3. En ce qui concerne le constat que j’ai mentionné, pas de différence dans les acquis : oui c’est par rapport à d’autres classes. Je me base essentiellement sur les devoirs communs, et la connaissance, au travers d’échanges, des pratiques de chacun dans l’établissement.
    Il m’apparaît en effet que les classes qui ont un exercice a faire à chaque séance ne progressent pas davantage que ma classe.
    Mais attention : d’autres paramètres entrent en compte, et il est toujours très difficile d’attribuer les progrès, ou l’absence de progrès, à un seul paramètre. Avec les mêmes approches pédagogiques on obtient, d’une classe à une autre, des résultats très différents. Il est donc compliqué de dire que telle ou telle approche est réellement plus productive….

    Mais au fil des années, oui, je crois que je peux dire que le travail à la maison n’est pas un facteur de progrès, du moins pour les élèves moyens ou faibles, les très bons élèves eux savent valoriser leurs efforts, qu’ils font généralement sans douleurs.

    C’est un avis personnel non démontré, qui est et restera controversé. Chaque élève, chaque enseignant, chaque parent, est différent, et il n’y a pas de recette miracle. Moi je pense fortement que le bien être reste un paramètre clef, que si l’élève vient à reculons dans ma classe, il ne progressera pas beaucoup. Que l’école doit être un lieu que l’élève ressent comme sécurisant, épanouissant, une ouverture qui va au delà de ce qu’il reçoit dans son cocon familial. Parfois nos deux mondes se heurtent, s’opposent, c’est inévitable et il faut que cela soit accepté de part et d’autre.

    Je n’ai pas de difficulté dans les relations avec les parents, du moins pas à ce jour, j’espère que cela perdurera ! Mais en revanche, je perçoit les différences dans l’attitude des parents vis à vis de la scolarité, et on aurait souvent envie de dire, à certain parents, qu’ils n’aident pas leur enfant. On ne peux pas les prendre frontalement, risquer d’être mal perçu, comme des donneurs de leçons, qui viendrais leur dire comment éduquer leur enfant. Il faut accepter tout le monde comme il est, et essayer de dégager les meilleures solutions. Certains parents surprotège l’enfant, le couvre pour ses absences, ses attitudes inadaptées, etc… d’autres au contraire se montrent exagérément autoritaires, ne laissant pas de marge de manœuvre au jeune, ils sont en recherche d’une perfection impossible. Certains parents peuvent même se montrer brutaux. A chaque fois que l’on rencontre une famille, on doit jongler entre ce qu’on voudrais faire passer, et ce qu’est la famille, comment elle fonctionne, la place du jeune dans la famille etc…Et bien entendu, nous ne sommes pas infaillibles, parfois le dialogue peut être compliqué ou peu efficace.

    Dans cette optique, toute initiative permettant d’améliorer le dialogue profs-parents est utile. En fait, nous sommes parfois perçus comme un danger par certaines familles, détenteurs d’un pouvoir sur l’avenir de leur enfant…. dans ces situations, parvenir à une collaboration fructueuse est plus compliqué. Et il faut accepter qu’on y parviendra pas toujours, soit par manque de temps consacré à chaque cas individuel, soit par ce que tout simplement, on ne sait pas comment faire.

    Les profs, les familles, et les élèves, sont imparfaits. Mais en matière d’éducation, l’imperfection est très mal acceptée.

    • Merci pour votre réponse, toute en nuances ! J’apprécie énormément votre message : les choses ne sont pas tout blanc, ni tout noir, sinon ce serait simple… et un brin ennuyeux 😉

    • J’aurais beaucoup aimé vous avoir comme prof quand j’étais jeune. J’aurais peut-être plus aimé les maths. Merci pour votre bienveillance.

  4. Bonjour à tous les parents et enseignants 😉
    Voilà, je suis maman de 3 enfants dont 2 Lycéens et 1 cm2. J’ai souvent était confronté au découragement des mes enfants fasse aux devoirs qui nous prenaient parfois plus de 2h chacun ce qui est énorme! Parfois pour un trop de devoirs maison mais parfois aussi pour une incompréhension du cours qui du coup le soir venu devient l’enfer pour apprendre la leçon. Et je ne vous parle même pas des difficultés pour moi d’aider mon enfant d’autant que mon niveau scolaire n’était Pas forcément glorieux, je me sentais frustré de ne pouvoir les aider, mais surtout en tant que maman une certaine culpabilité. Mais hier soir Mardi 03 Septembre 2019 soit la 1ère journée après la rentrée scolaire de ma fille de Cm2, j’ouvre son cahier de texte et je découvre une poésie entière à apprendre pour jeudi matin, (plus de 20 lignes), 13 mots de vocabulaire à apprendre pour la dictée du jeudi, et enfin savoir compter et écrire les nombres de 0 à 20 en anglais…. j’ai été stupéfaite et complètement découragé (alors je n’imagine pas l’état d’esprit de ma fille)! Alors je m’assure qu’elle a bien compris ce que l’enseignante que je ne connais pas encore forcément je l’ai uniquement aperçu la veille, lors de la rentrée. Elle me dit : oui maman j’ai recopié les devoirs qu’elle a écrit sur le tableau Enfin bref, là je suis un peu désemparé car l’année vient à peine de commencer qu’il faut déjà que je rencontre l’enseignante pour évoquer mon inquiétude! A la maison comme vu dans l’article, je fais parti des parents qui ne sont pas contre une trentaine de minute d’apprantissage Ou plutôt de révision des leçons de la journée, mais je ne sais pas si c’est moi qui m’y prend mal, mais là, au vue des devoirs je pronostique à environ 2h (et encore) le temps passé devant les cahiers!

    Comment puis je faire, je me sens bête car j’ai la sensation de rechigner mais à la fois ça me parait tellement normal et incohérent tout se travail à faire !

    Merci à tous et à toutes de m’avoir lu

    Vanessa

  5. Bonjour

    Est ce que je peux utiliser la photo avec le mot Help sur une affiche destinée au maman de quartier? Elle va être diffusée sur notre page facebook seulement.

    Merci de me répondre.

    • Bonjour Dilek,
      Merci pour votre message. Les photos du blog ne sont pas libres de droits : afin de respecter le travail des photographes professionnels qui les ont prises, je ne peux vous autoriser à reprendre cette photo. Je vous invite à chercher de l’inspiration sur Adobe Stock ou, dans sa version gratuite, sur Pixabay. Dans ce cas, pensez à bien mentionner le crédit photo 😉
      Bien sincèrement,
      Magali

  6. Article intéressant qui met le doigt sur un sujet préoccupant dont l’éducation nationale semble ne pas se soucier. Trop de devoirs tuent les devoirs bien entendu, et le plaisir d’apprendre devient une corvée pour nos chers enfants. La conséquence directe de cette pédagogie est la difficulté d’assimilation des connaissances par saturation, un non sens quand le but est d’apprendre ! De plus, cette méthode accroît davantage l’inégalité entre les élèves dont les parents sont disponibles et impliqués, et les autres qui n’ont pas cette chance. Je concède que le métier d’enseignant est difficile de nos jours et qu’eux aussi subissent une énorme pression ministérielle dans l’obligation de boucler un programme…Il est dommage que l’exemple scandinave que vous citez, et qui semble produire d’excellents résultats, n’inspire pas plus nos technocrates. C’est à nous parents d’empêcher cette pression d’atteindre nos enfants en les laissant souffler un instant, et en gardant à l’esprit que cette montagne de devoirs à gravir reste toute relative et n’impactera pas leur réussite future.

  7. J’ai jeté un oeil à la loi de 1956 que vous évoquez : celle-ci a été abrogée en 1994… Par ailleurs, elle ne concernait que l’école primaire et elle visait à « dégager cinq heures par semaine pour la rédaction des devoirs », ce qui n’a donc strictement rien à voir avec une quelconque suppression des devoirs. Le mot « devoir », enfin, n’est pas du tout entendu comme aujourd’hui, cf. l’article 1 : « Des devoirs continueront à être donnés. Il convient de noter que le mot devoir doit être entendu dans sa définition courante. Le “devoir” se distingue de “l’exercice” en ce que, tandis que celui-ci permet de s’assurer sur-le-champ si une leçon a été comprise, celui-là permet, en outre, de mesurer l’acquis de l’élève et de contrôler ses qualités de réflexion, d’imagination et de jugement. Il exige de l’enfant un effort personnel et soutenu, une mise en forme et “au propre” utiles à sa formation, à celle de son esprit comme à celle de son caractère; il ne saurait être question de le priver des bénéfices qu’il peut en retirer. La longueur du devoir sera évidemment réglée selon le temps dont l’élève disposera pour le faire, recopie soignée comprise. »

    Je ne sais pas si le propos de cette loi a été sciemment détourné, ni si vous avez fait exprès d’omettre de dire qu’elle avait été abrogée, mais c’est quand même extrêmement problématique de raconter n’importe quoi aux parents tout en prétendant les informer. Conseiller aux mêmes parents de manipuler les professeurs en commençant par les flatter pour les avoir dans la poche est par ailleurs plus que limite, d’un point de vue éthique (« essayez de l’amener à la conclusion que… » > et in fine ce sont donc les parents qui choisissent, comme si professeur n’était pas un vrai métier, comme si les parents qui n’y connaissent rien devaient le leur expliquer : je me demande comment sont censés faire les professeurs qui ont 150 élèves au total et donc 150×2 parents qui ont tous des choix, des attentes et des clichés sur leur profession différents…).

    • « les parents qui n’y connaissent rien » : chère madame, tant que des enseignants comme vous continueront à mépriser les parents de leurs élèves, en leur refusant de participer à un dialogue ouvert et constructif au sujet de l’éducation de leur enfant, les relations resteront compliquées. Aujourd’hui, le rôle de l’école est trop déterminant dans l’avenir personnel, professionnel, social des enfants pour que les parents s’en désintéressent complètement. Il est temps que les enseignants qui le refusent encore prennent le temps d’expliquer leurs méthodes et objectifs, et acceptent en retour des questions légitimes de la part des parents. Ce qui ne veut bien entendu pas dire céder à tout, ni ne plus reconnaître la profession d’enseignant, mais simplement nouer une relation de confiance entre adultes soucieux de l’avenir de la nouvelle génération, chacun dans son rôle.
      Bien sincèrement,
      Magali

  8. « Tant que des enseignants comme vous continueront à mépriser les parents de leurs élèves » > Eh bien, vous me prêtez de drôles d’idées, je ne comprends pas comment vous pensez pouvoir conclure ça, mais admettons. Je mettais juste le doigt sur le fait que, comme tous les travailleurs, les professeurs font déjà énormément d’heures de travail. Si donc chaque parent vient régulièrement poser des questions aux enseignants (pour rappel, 150 élèves = grosso modo 150×2 = 300 parents), ou essayer de lui expliquer son métier (car en partant du principe, comme dans cet article, que les professeurs ne comprennent pas le problème des devoirs, et en voulant à tout prix les faire changer d’avis, vous stipulez plus ou moins directement qu’ils ne font pas convenablement leur métier), les enseignants ne s’en sortent plus. Je n’enseigne plus en France depuis longtemps, mais quand j’enseignais, de nombreux parents venaient me voir pour absolument tout et n’importe quoi (pour remettre en cause une remarque p. ex., le coup classique, le tout parfois ponctué de remarques absurdes du type « de toute façon vous êtes trop jeune pour enseigner ! », sic…). Mon souvenir le plus marquant, c’est une dame qui est venue me parler des problèmes de son fils, et qui a dévié sur son divorce. C’était important qu’elle vienne me voir et qu’elle m’explique la situation de son fils, néanmoins, le rendez-vous a duré 2 h et cette dame s’est confiée à moi comme elle l’aurait fait avec un psychologue, « vous comprenez ? » / « je suis triste, c’est dur » / « vous feriez quoi à ma place ? » / « je ne sais plus quoi faire avec mon fils », etc.

    Pour rappel : ces rendez-vous ne sont absolument pas payés et sont pris sur le temps personnel. Si des parents prétendument bienveillants viennent donc nous voir pour des problèmes qui n’en sont pas vraiment, et sur des bases totalement fallacieuses en plus (comme avec cette loi abrogée en 1994, et cette confusion entre devoirs et exercices de révision, vous voyez peut-être ça autrement, mais selon moi c’est grave « d’informer » les parents sur un blog en… mentant), le tout du haut de leur superbe (j’espère que vous comprendrez que c’est très agaçant de voir des gens « qui n’y connaissent rien » (s’ils ne travaillent pas dans le monde éducatif, ils n’y connaissent effectivement « rien », ce n’est pas une insulte, juste une constatation) venir nous expliquer notre travail, vous le soulignez d’ailleurs vous-même dans l’article), le professeur, au final, fait combien d’heures par semaine ?

    La vie en société implique de nombreuses concessions. C’est pas rigolo mais c’est comme ça. Or, nous sommes dans une société de plus en plus individualiste, et cela a des répercussions sur le monde de l’enseignement et participe au mal-être des professeurs : oui, le dialogue avec les parents est important, mais non, l’école ne peut pas être à la carte, ne peut pas être un supermarché où l’on choisit ce qu’on veut, et chacun doit s’accommoder du mieux qu’il peut dans cette société faite de mille et une concessions. Le système scolaire traditionnel ne plaît pas à certains parents ? Qu’ils se tournent donc vers les offres alternatives (ma fille est p. ex. dans une école Waldorf, où je ne suis d’ailleurs pas toujours entièrement satisfaite non plus, mais « c’est comme ça », je ne suis pas le centre du monde et la société ne doit pas s’adapter sans cesse à ma petite personne).

    Remettre en cause le travail des professeurs est aussi néfaste pour le monde éducatif que pour les élèves. Dans le lycée où je travaille actuellement (à l’étranger, et tout va bien pour moi merci, contrairement à ce que sous-entendait votre remarque malveillante), une mère est venue se plaindre récemment parce qu’une professeur aurait été « trop stricte ». Stricte comment ? Cette vilaine prof a changé les élèves de place parce qu’ils chahutaient trop… Diantre, quelle sévérité en effet !

    Encore une fois, je n’ai strictement rien contre le dialogue avec tous les acteurs impliqués, tant que des gens qui ne sont pas formés à l’enseignement ne viennent pas nous expliquer notre métier en pensant naïvement que j’ai un enfant = je m’y connais nécessairement en enseignement et mon avis vaut celui d’un professionnel (si j’utilise mon lavabo pour me laver les dents, est-ce à dire que mon avis sur la robinetterie vaut autant que celui d’un plombier ? …). Et tant qu’il ne s’agit pas non plus de transformer l’école en supermarché, parce que la vie en société ça veut encore dire quelque chose, du moins je l’espère.

    • Merci la bienveillance…
      Vous êtes parfaite, surtout ne changez rien, tant qu’il y aura des enseignants incapables de se remettre en cause en tant que corporation aussi bien qu’à titre individuel, les parents auront encore un vrai rôle à jouer dans l’éducation de leurs enfants et c’est normal.
      Je sais de quoi je parle, mes parents ont enseigné pendant près de 40 ans chacun. J’ai côtoyé beaucoup beaucoup d’enseignants. Des bons, des moins bons. Des qui furent d’excellents maîtres mais minables humainement. Des sympas mais pas trop efficaces. Des qui faisaient de leur mieux en ayant été très très mal formés et surtout mal accompagnés dans leur carrière, des abîmés par la vie ou maltraités par le système, beaucoup (trop) qui pensaient aux programmes plutôt qu’au sens du mot « enseigner » et une poignée de précurseurs qui ont gagné mon estime inaliénable. Plus j’avance dans la vie et plus leur exemple est une richesse.
      Ceux qui comparent les enfants à des pièces de quincaillerie n’en font évidemment pas partie…
      Sans rancune, mais à bon entendeur…

      • La façon dont vous fantasmez des choses sur des gens que vous ne connaissez ni d’Eve ni d’Adam en dit long sur votre mentalité… Oui, « tout va bien pour moi », sans doute parce que j’enseigne à l’étranger, dans un pays où le système scolaire est beaucoup moins bancal qu’en France. Vous connaissez des enseignants français ? Ou vous lisez la presse des fois ? Si non, essayez, et vous verrez que les enseignants français se plaignent énormément du système scolaire, qui est catastrophique à bien des égards et qui laisse beaucoup trop de place aux jérémiades des parents, même les plus absurdes. Il y a 1001 raisons justifiées de se plaindre, n’allez pas me faire ce que je n’ai pas dit (je prends les devants, vu votre propension à accuser les gens gratuitement), mais il y a aussi des parents insupportables, et le fameux « pas de vagues » (vous en avez déjà entendu parler, rassurez-moi ?) n’arrange rien à ça. On en a encore beaucoup parlé ces derniers temps.

        Évidemment que les parents ont un rôle à jouer dans l’éducation de leurs enfants, le problème c’est qu’apparemment vous mélangez tout. C’est vrai que « l’Education nationale » ne porte pas bien son nom, néanmoins, vous mélangez 2 choses foncièrement différentes, ce qui peut expliquer bien des problèmes.

        Quand je vois comment « Raymonde » juge des enseignants au pifomètre sans rien connaître, je suppose, de leur travail, je me dis qu’on n’est pas près d’avancer en France. Les parents se gardent bien de juger le travail des flics qui enregistrent leurs plaintes, des comptables qui s’occupent de leurs finances, du notaire qui règle leurs papiers, de l’infirmière qui les soigne, etc. etc., par contre pour juger les profs, ça y va, et tant pis si on n’y connaît rien hein. La haine ordinaire dans toute sa splendeur : on s’ennuie, alors tapons sur les profs et faisons semblant de connaître leur métier, comme s’ils n’avaient pas étudié, comme s’il ne s’agissait pas de professionnels qui n’ont rien à apprendre de vos a priori. Vous avez très bien compris l’analogie avec la plomberie : la vérité c’est que la plupart des parents n’ont aucune connaissance en pédagogie ou en didactique (ce qui est tout à fait normal, ce n’est pas leur métier), mais que certains (je dis bien « certains ») viennent quand même nous donner des leçons parce qu’ils sont bourrés de haine et de rancœur envers cette « corporation » (quand les gens utilisent ce mot, on comprend tout de suite où ils veulent en venir). Et ça vient nous parler de « bienveillance » après, la bonne blague. Cessons de galvauder les mots s’il vous plaît, c’est pas sympa pour eux. 😉 Et cessons aussi la haine envers les professeurs, ça ne mène strictement à rien et ça crée de nombreux drames. Un peu d’intelligence et de hauteur que diable, ça nous changera.

      • D’ailleurs, on appréciera le côté cocasse du « je sais de quoi je parle hein, mes parents étaient enseignants ! » Mon papa était tourneur, ma maman aide-soignante, et vous savez quoi ? Je n’ai pas l’impression de connaître le monde de la métallurgie ou de l’hôpital pour autant. C’est dire le problème qu’il y a en France avec le mépris envers les professeurs : tout le monde pense pouvoir y aller de son petit avis, un peu comme au bistrot, et tant pis si ça a des conséquences catastrophiques sur le monde de l’enseignement et sur les élèves. Ces gens-là s’en fichent pas mal des conséquences de toute façon, la seule chose qui les intéresse c’est de pouvoir donner leur avis, ou plutôt de pouvoir déballer leurs rancœurs. On en revient à l’individualisme que j’avais évoqué plus haut. Mais continuez, que voulez-vous que je vous dise, si vous pensez qu’on n’en a pas assez bouffé comme ça de la haine, ma foi, c’est qu’il n’y a aucun espoir.

        • Bonjour Elle,
          Je suis enseignant moi aussi et
          vu le contexte, je comprends que vous soyez sous le coup de l’émotion, mais je ne vois de haine ni dans les commentaires de Raymonde, ni dans celui d’Odette…
          Elles semblent ne pas partager votre point de vue ou ne pas apprécier vos remarques, de la même façon que vous ne semblez pas partager ceux de certains parents qui s’expriment sur cette page.
          Raymonde écrit aussi à propos de certains enseignants qu’ils « ont gagné mon estime inaliénable. Plus j’avance dans la vie et plus leur exemple est une richesse. »
          Je préfère rester là-dessus.

          • Cher Olivier,

            Merci pour votre retour. C’est vrai, j’ai relevé ces remarques, mais j’ai vu ça comme une « stratégie », un mensonge pour taper sur les profs, c’est une technique très fréquente : on se force à dire qu’on a rencontré quelques bons professeurs, même si on n’en pense pas un mot, de sorte à pouvoir cracher sa haine du corps enseignant ensuite. Mais je me trompe peut-être, vous avez raison. Espérons-le en tout cas… La haine du prof existe bel et bien, et pas forcément toujours là où on pense (ou pas seulement là où on pense, disons), et elle fait des ravages.
            Je vous trouve optimiste sur ces commentaires en tout cas, car vous noterez aussi que ces dames ont supputé que j’étais une mauvaise professeur voire une mauvaise personne, ou tout du moins que je devrais « me remettre en cause », et que « à bon entendeur » (vive la modestie…), et que « les lecteurs apprécieront [mes mensonges] » (vivent les analyses dignes de Madame Irma…), etc. etc… Bref, la malveillance 2.0 dans toute sa splendeur : on ne vous connaît pas mais on vous invente une vie et une personnalité négative, pouf, magie ! C’est pour ça que j’ai parlé de haine (si ça n’en est pas, ça y ressemble fortement…) et que le mot « bienveillance » m’a fait pouffer aussi (mais ça aussi c’est typique, les gens qui brandissent le mot « bienveillance » à toutes les sauces sont généralement les plus méchants). Après, on est sur Internet, lieu par excellence de la haine ordinaire, donc j’imagine qu’il faut faire avec. Mais les gens qui jugent un métier extrêmement difficile et des professionnels qu’ils ne connaissent pas, qu’ils soient sur le net ou ailleurs, quelle plaie, erf. -_-

            Bien à vous depuis la belle Autriche endeuillée,

            Elle

  9. Bonjour, je sais que cet article a été écrit il y a 2 ans.
    Ma fille vient de rentrer au CM1, et depuis le début d’année elle est surbookee de leçons. Par exemple nous sommes samedi et pour lundi elle a 10 leçons a apprendre et à reviser en plus de ses 15 mots de dictée a savoir… nous ne faisons que ca tout le temps au point que ma fille pleure parce qu’elle n’en peut plus, et je la comprend …elle n’a même plus le temps de jouer avec ses petites soeurs… je suis perdue, que dois je faire ? Elle avait déjà un petit retard qu’on essayer de remonter mais la c’est de pire en pire … je ne sais plus comment remonter la pente… jai l’impression quelle a l’école du lundi au dimanche …

    • Bonjour Eloïse,

      En effet, quelque chose ne tourne pas rond… il est un peu trop tôt pour être surchargée de devoirs en CM1 :-/ Votre fille est-elle inscrite dans une école de quartier ou dans une école sélective ?

      Si elle est inscrite dans une école de quartier, voici la marche à suivre que je vous conseillerais :
      1. Noter sur 1 semaine parmi l’ensemble des devoirs qui sont demandés, ce que votre fille réussit à faire dans un temps maximum raisonnable pour un élève de CM1 (disons 30 à 45 minutes par soir).
      2. Prendre rendez-vous avec l’enseignant(e) pour expliquer les difficultés rencontrées. Si vous n’êtes pas très à l’aise sur la méthode de dialogue avec l’enseignant, je vous invite à jeter un oeil à mon guide « Réussissez le dialogue parents-profs en 3 étapes simples et incontournables » qui est là pour ça 😉
      3. Se concentrer sur les bases, idéalement avec les encouragements de l’enseignant(e) : mieux vaut passer un peu de temps à revoir les tables d’addition et de multiplication si elles ne sont pas encore bien en place, que de faire des problèmes de maths complexes… qui de toute façon font appel à ces connaissances de base
      4. Il est bien trop tôt pour renoncer au jeu : jouer avec ses petites soeurs est essentiel, non seulement pour le plaisir, mais aussi pour la construction de ses compétences cognitives et sociales. Si l’enseignant demande un temps de devoirs le soir, cela ne doit pas prendre toute la place de la vie sociale et familiale 😉

      Je vous souhaite pleine réussite et une ambiance d’apprentissage plus sereine pour votre fille,
      Magali [Parents du 21ème siècle] 

    • Bonjour à tous,
      Tellement d’accord avec Jean-Paul. Les enfants ont déjà des journées pleines à apprendre et développer leurs connaissances. Ils sont épuisés en rentrant à la maison et n’ont plus aucune motivation et concentration. Quel est l’intérêt de leur remettre une couche sur le dos, à part encore plus les épuiser et les démoraliser ! C’est complètement inefficace. La maison devrait être juste un moment de repos et détente en famille.

  10. Article intéressant.
    Symptomatique de la conjoncture et en conformité avec l’idéologie actuelle de l’éducation nationale. Hélas et malgré les profs dont la plupart veulent transmettre et font leur métiers avec foi, au départ.. surtout ceux de l’ancienne génération. Avant 1975.

    Mais en effet, comme il est dit plus haut, citer partiellement la loi de 1956 comme interdisant les « devoirs », induit en erreur. C’est une erreur de les interdire.
    Je vais être très critique. Hélas réaliste.

    Un fait concret et devenu palpable aujourd’hui : depuis la loi Jospin 1989 et le protocole de Lisbonne 1999, l’objectif européen a été de faire baisser le niveau scolaire.
    Pourquoi ? pour adapter la masse salariale à l’économe de marché. Des ingénieurs, il n’en faut pas trop. Des petites mains, il en faut plus.
    Sur quelles idéologies fondatrices va ton faire accepter la baisse de niveau par le grand public ? La principale : post 68 arde, « L’élève doit être au cœur de ses savoirs, il doit les construire ». Comment serait ce possible ? L’élève a t’il envie de construire des savoirs ? Alors qu’il a un esprit, curieux certes, mais avant tout, « vierge ». Une envie de savoir ne nait elle pas d’un substratum, qui soulève des questions et qui pousse par curiosité de compléter ce substratum? Comment un esprit vierge pourrait il, à moins d’être follement génial, compléter la notion de COD par celle de COI, CCirconstanciel, compléter la notion de digestion acide dans l’estomac, par la simplification enzymatique puis par la distribution des nutriments.. etc. Idéologie basée sur un postulat absurde.
    Le niveau baisse ? tout le monde le voit. La génération d’avant 1975 en tous cas, donc les parents de lycéens d’aujourd’hui. Cela se voit aujourd’hui dans les enquêtes PISA. Le niveau plonge dans toutes le tranches scolaires et dans toutes les matières.
    Quels élèves s’en sortent ? ceux des classes sociales aisées. Pourquoi ? parce que c’est prévu ainsi. Parce que les parents, eux même instruits, paient des cours privés, pour faire faire des devoirs et exercices en plus.
    Cela donne à leurs enfants de meilleures bases en fin de secondaire et permet d’accéder aux études supérieures.
    Sans cela ? soit les élèves ont de la chance de tomber avec des prof consciencieux et très bons… transmetteurs, oups. Soit les enfants sont par eux même très curieux et veulent réussir. Mais la plupart.. hélas, tombent dans le piège du mensonge de l’EN :
    Pas de redoublement (ça coute cher et ça ralenti l’arrivée du jeune dans le monde du travail). Des bonnes notes, pas de classement, pas d’élitisme (ce qui est bien, il ne faut pas comparer ni dégrader l’image d’une personne), mais qui font croire aux enfants qu’ils ont acquis… et que plus tard ils vont réussir. Et arrivés après le bac, pour beaucoup, Patatra.

    Pour revenir à la suppression des devoirs au primaire :
    Le prof de primaire, qu’on appelle désormais par son prénom, n’a pas le temps pendant ses heures de classes, de faire faire du calcul mental et de la grammaire. Pourquoi ? parce qu’il doit aussi faire de la géographie, de l’anglais, des arts plastiques et de la gymnastique, il doit faire la discipline et parfois gérer pendant 15 minutes l’agitation des turbulents . Au détriment du français et des maths;
    Cela a été fait exprès. Au primaire, on n’étudie plus le COD le COI ni la voix passive. Ni le sens des temps de l’indicatif. Ni les soustraction ni les divisions. Si ce n’est pas acquis la première année du cycle 1, on considère que cela peut l’être l’année suivante. En 6eme, les élèves, pour beaucoup trop, hélas, ne savent ni écrire ni compter ( à commencer par les tables de multiplications); (Cf Marc LEBRIS , « Et vos enfant ne sauront ni lire ni compter »)

    Sur les contenus des programmes : interdiction de transmettre.
    Je prend le pari : le BO des programmes officiels sont très ambitieux. Sur le papier…
    Tout parents le constate sur le terrain qu’il ne sont pas appliqués. La pluaprt ne disent rien au profs.
    Pourquoi les prof appellent ils à une bonne coopération parents prof ? Parce qu’il y a contradiction. D’une part les enquêtes de niveau prouvent (même si elles ont des défauts) que le niveau plonge, d’autre part on continue de ne pas corriger le tir.
    Blanquer et Macron en 2017 avaient tenté de calmer le jeu en disant « il faut remettre des fondamentaux à l’école, on va faire apprendre les fables de Lafontaine »; Cela a til eté fait ? non. Pourquoi ? parce qu’ils poursuivent la dégradation programmée du niveau dictée par l’Europe.
    Oh mince, le patronat s’affole que l’on manque d’ingénieur.. et hop, navigation à vue, on remet des maths obligatoire au bac scientifique du Lycée général (2022).

    Par quels mécanismes a ton fait baisser le niveau?

    D’abord par les nouveaux programmes scolaires et l’allègement des cours de Math et Francais. Exemple 6H de français en 1988, 4H30 en 1992.
    Et par la vérification de leur application.
    Les profs dissidents qui tentaient de poursuivre avec leur méthodes de transmissions des savoirs, devoirs du soirs à l’appui, étaient rappelés à l’ordre par les rectorats.
    Plus de vraies dictées, plus de rédactions à l’imprafait ou au passé simple (qui apprenaient à composer l’expression, travailler sa syntaxes, son orthographe et sa grammaire, sa conjugaison, ses synonymes etc).

    Ensuite par les manuels scolaires. Leur contenu suit l’allègement des programmes.

    Il faut comparer deux manuels de biologie par exemple, l’un de 1985 et l’autre de 2015 : la suppression des savoirs élémentaires passe par la suppression de tous le texte, celui qui tenait en deux ou trois pages, tient désormais en trois lignes. L’essentiel pour comprendre est transformé en ..rien. De la digestion des aliments, le collégien de 3eme , sait … presque rien.
    Toujours cette idéologie qui considère que l’élève doit être acteur de ses savoirs;
    En realité l’éleve de collège n’a pas d’initiative personnelle, ni curiosité, le plus souvent, pour aller comprendre les mécanismes de la digestion des polyosides en sucres élémentaires, des protéines en acides aminés par les enzymes de la bordure en brosse. Ni de la fonction respiratoire. Sauf ! avec des parents derrière. Ou avec un prof qui guide la curiosité et l’apprentissage, d’un cours à un autre (est ce fait aujourd’hui ? Non; Pourquoi ? parce qu’un prof de SVT a 8 classes , soit 200 ou 300 eleves à gerer, il ne peut pas vérifier que chacun a acquis les savoirs théoriques conformes au BO).
    Il y a trente an il fallait apprendre son cours, devoir ou pas, pour réussir une interro. Aujourd’hui, on expérimente en cours, on en déduit quelques vagues notions.. le pain devient sucré au contact de la salive. et hop terminé.

    Conclusion.
    Oui les devoirs servent à acquérir des savoirs. Non il n’est pas normal que les élèves n’aient rien à faire pendant les 4 périodes de 15 jours de vacances scolaires. Aujourd’hui, dans la plupart des écoles, pas une fable à apprendre, pas une rédac’.
    Oui hélas, les parents doivent se substituer aux profs pour donner des devoirs. LE calcul mental necessite de la répétition. La grammaire de l’entrainement et de la composition personnelle. Sinon les enfant n’intègrent RIEN du fait du survol des programmes, sans jamais de contrôles trimestriels de synthèse.
    Oui c’est aux profs de ne pas se plier aux réformes, (et beaucoup ont protesté et protestent encore) de donner, au primaire, des additions soustractions divisions, une ou deux, tous les soirs, des exercices de BLED, un ou deux. Tous les soirs.
    Au collège, des rédac, des exposés de recherche en science, des exposés en histoire, pour aller plus loin.
    30 minutes de devoirs, au primaire,
    1H30 au collège, plus quelques exposés à préparer c’est indispensable. Ca s’appelle du travail actif et personnel.

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