Ambiance Noël
Qu’est-ce que je fais de mes guirlandes maintenant ?

C’était il y a moins de 3 semaines.

Vous avez dû trouver les mots pour expliquer à votre enfant la noirceur du monde.

Sans le traumatiser, alors que vous étiez vous-même sous le choc (voir Comment j’ai parlé des attentats du 13 novembre avec ma fille).

Avec les fêtes de fin d’année, vous pensiez voir arriver une période de calme bien méritée.

Ah la féérie de Noël avec les enfants : la décoration du sapin, la liste au Père Noël, la confection de sablés de Noël, la rencontre d’un Père Noël qui distribue des bonbons dans la rue et puis… l’attente du vrai Père Noël qui viendra apporter les cadeaux la nuit du 24 décembre.

Et voilà que, patatras, votre enfant est rentré de l’école aujourd’hui : en colère, effondré de tristesse, perdu, moqueur… en vous annonçant « les copains à l’école, y m’ont dit que le Père Noël il existe pas. En vrai, c’est les parents qui font les cadeaux ».

Et là, vous devez vous sentir à peu près comme votre enfant : en colère, triste, perdu… « Mais qu’est-ce qu’il leur a pris à ces petits c*** d’aller raconter ça à mon enfant et de nous gâcher Noël ??? »

Si vous en êtes là, que faire ?

Reconnaître les faits : c’est vrai, le Père Noël est un personnage imaginaire

Au point où vous en êtes, ça ne me paraît pas une bonne idée de s’enfoncer, en tout cas pas à chaud : « Mais non, ils t’ont dit des bêtises tes copains, bien sûr que le Père Noël existe ».

Si l’idée que le Père Noël n’existe pas a commencé à circuler dans la cour de récré de votre enfant, vous aurez bien du mal à l’arrêter.

Et vous risquez de mettre votre enfant dans une position très inconfortable : quels arguments allez-vous lui dire de répéter à ses copains pour prouver que le Père Noël existe réellement ?

Je ne déconseille pas formellement cette stratégie, mais elle me paraît mériter réflexion : peut-être trouverez-vous une explication tellement belle que votre enfant arrivera à convaincre ses copains de classe que le Père Noël existe vraiment ?

Mais le Père Noël véhicule une magie bien réelle !

Père Noël magie don gratuit
Garder vivante la magie de Noël

Le point qui me paraît essentiel, si vous choisissez de reconnaître que le Père Noël n’existe pas, c’est que toute la magie de Noël ne s’effondre pas avec.

Je m’explique : vous vous revoyez enfant ?… Je me souviens de l’excitation et de la magie avant l’arrivée du Père Noël !

Pendant l’année, je recevais un cadeau ou une récompense pour une raison.

La raison pouvait être une occasion du calendrier comme mon anniversaire.

Ou bien, la raison c’était mon comportement : une image ou un bon point à l’école pour mon bon comportement, un cadeau de mes parents pour me féliciter d’un bon bulletin à l’école ou de la réussite à une compétition de natation…

Et puis, c’était important de bien remercier celui qui m’avait offert le cadeau.

Mais là, à Noël, il se passait quelque chose de très spécial : j’allais recevoir un cadeau d’un personnage qui ne me connaissait pas, sans raison et sans pouvoir le remercier. Non pas un cadeau pour célébrer ou récompenser pour ce que j’avais fait, ou réussi, mais un cadeau reçu simplement pour ce que j’étais : un enfant.

Un cadeau reçu d’un inconnu pour ce que vous êtes et à qui vous ne pouvez pas donner en échange, ça a un nom : c’est un don gratuit.

Et la très bonne nouvelle, que vous pourrez annoncer à votre enfant ce jour où il rentrera de l’école en disant « Le Père Noël existe pas », c’est la suivante :

« Oui, c’est vrai, le Père Noël est un personnage imaginaire. C’est une très belle histoire que l’on raconte aux enfants pour leur apprendre une chose très importante de la vie : le don gratuit. Viens, je vais t’expliquer ».

Le don gratuit, qu’est-ce que c’est que ce truc de bisounours ?

C’est bien joli tout ça, mais qu’est-ce que c’est qu’un don gratuit, me direz-vous ? Et est-ce bien vrai que ça existe encore ?

Il est vrai que dans nos sociétés modernes, marchandes, on pourrait croire que tout se monnaye, que les rapports humains se règlent par des transactions. Et pourtant… tout ce que nous recevons est-il dû exclusivement à nos mérites personnels ou à notre carte de crédit ?

Je commence par un exemple personnel : chaque jour, je mange à ma faim. Bien sûr, je perçois un salaire en échange de mon travail, et c’est grâce à cela que je peux payer la facture au supermarché.

Mais… est-ce seulement cela ? En Ouganda, où mon mari et moi soutenons la scolarisation d’enfants des bidonvilles, je connais des gens très bien, qui travaillent dur pendant la journée. Et pourtant, le soir, en rentrant chez eux, ils n’ont pas toujours assez pour payer à manger à toute la famille.

C’est donc qu’une partie de la nourriture que je reçois n’a rien à voir avec mon mérite personnel. Elle a à voir avec le don reçu des générations précédentes qui ont travaillé la terre, développé notre économie, pour qu’en France il devienne naturel de manger à sa faim.

C’est bien un don gratuit : je l’ai reçu sans conditions, d’ancêtres inconnus, que je ne peux même pas remercier puisqu’ils ne sont plus là.

Un 2ème exemple, daté du 30 novembre 2015 et trouvé sur le site Kindspring, qui partage ces histoires de gentillesse et de don gratuit. Cette fois-ci, c’est un donneur gratuit qui parle :

Don gratuit Noël magie
Le don gratuit : de la magie dans votre quotidien

« Il fait froid, j’aperçois un très vieux monsieur qui tient à peine debout sur le trottoir appuyé sur ses cannes. Sa femme est partie chercher la voiture.

Je m’approche de lui, l’accompagne jusqu’à une chaise. Voyant qu’il n’est pas assez couvert, je lui mets mon manteau sur les épaules. Et j’attends avec lui que sa femme revienne avec la voiture.

Je suis heureux d’avoir pu être là avant qu’il tombe et de lui avoir donné un peu de réconfort ».

Ce sont des histoires comme celles-ci qui donnent sa beauté, sa magie à la vie. Pas vrai ?

Avec l’histoire du Père Noël, votre enfant a appris à recevoir ces dons gratuits. Maintenant qu’il a grandi, peut-être peut-il apprendre à faire des dons gratuits autour de lui ?

Pour que la découverte que le Père Noël est un personnage imaginaire n’ouvre pas sur un grand vide, aidez votre enfant à réfléchir : quels sont les dons gratuits dont il a déjà bénéficié ? qu’il a déjà offerts à d’autres ? qu’il a vus autour de lui ?

Je vous donne une 1ère idée, je vous fais confiance pour en trouver plein d’autres : et si cette année votre enfant donnait quelques jouets qu’il n’utilise plus beaucoup à une association caritative près de chez vous ? Et s’il endossait un nouveau rôle très important : celui de… Père Noël !

Conseil bonus : oubliez le chantage au Père Noël !

Au passage, je me permets un conseil sur ce grand classique pour affirmer son autorité de parent dans le mois qui précède Noël : « Si tu n’es pas sage, le Père Noël ne t’apportera pas de cadeaux ! ».

Si vous voulez vous ménager une belle porte de sortie comme celle proposée dans cet article, le jour où votre enfant vous dira « Le Père Noël existe pas », il est nécessaire de respecter cette règle : le Père Noël t’apportera un cadeau parce que tu es un enfant, indépendamment de ton comportement.

Si vous commencez à mettre des conditions de comportement, vous cassez cette idée du don gratuit.

Le message clé c’est « tu mérites ce cadeau du Père Noël parce que tu es un enfant, pas parce que tu es un enfant parfait ou un enfant performant ou un enfant qui obéit bien ».

Vous hésitez à lâcher ce chantage bien pratique ? Rassurez-vous : pendant 11 mois de l’année, vous vous débrouillez très bien sans appeler le Père Noël la rescousse 🙂

Et puis, le jour où votre enfant ne croira plus au Père Noël, ce chantage ne marchera plus… pourquoi ne pas l’abandonner maintenant ?

A vous de jouer !

Et vous, quelles sont vos idées pour répondre à l’affirmation fatidique « le Père Noël existe pas » ?

Pour ceux d’entre vous qui sont déjà passés par là, comment l’avez-vous vécu ?

Avec le recul, quels conseils donneriez-vous aux parents qui y seront bientôt confrontés ?

 

Crédit photo : k2photostudioKonstantin YuganovDmytro Smaglov

2 Comments on « Maman, le Père Noël, il existe pas ! » : Au secours, je réponds quoi ?

  1. On n’y est pas encore mais je me souviens de l’année où je l’ai appris. Je l’ai caché à mes parents jusqu’à après Noël parce que j’avais peur de ne plus avoir de cadeaux…

    • Bonjour Claire,

      Cette histoire de petite fille est trop mignonne, merci pour le partage !

      A bientôt sur Parents du 21ème siècle,
      Magali.

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