Comment c'était l'école
Comment c’était l’école ???

Ouf, la rentrée est passée !!!

Marie peut souffler.

Enfin presque…

… reste encore à régler l’inscription au club de gym pour Camille, la nounou qui n’est pas disponible le jeudi pour la sortie d’école et quelques autres bricoles qui font de la rentrée, à juste titre, un des marathons les plus médiatisés de l’année.

Ca fait aussi 2 semaines que Marie aimerait bien savoir comment ça se passe à l’école pour ses 2 enfants, Pierre au collège et Camille en primaire.

Sauf que, voilà, chaque soir la réponse est la même :

– comment ça s’est passé à l’école aujourd’hui ?

– bien

– bof

– ????

Vous aussi, vous peinez à en savoir plus sur les journées de votre enfant à l’école ?

Je vous propose ici 2 conseils pratiques, inspirés d’un tout récent article de Christine Carter paru dans la revue du Greater Good Science Center (voir encadré ci-dessous).

Et 5 questions magiques pour entamer une discussion avec vos enfants sur ce qui se passe à l’école !

Connaissez-vous Christine Carter ?

C’est un nom que vous verrez apparaître régulièrement au fil des articles, car elle fait partie de mes références préférées.

Pourquoi ?

Pour sa capacité unique à allier sérieux scientifique et bon sens pratique !

Pour le sérieux scientifique, Christine Carter est un chercheur américain, titulaire d’un PhD en sociologie. Elle est affiliée au Greater Good Science Center de UC Berkeley (Etats-Unis), un centre de réputation mondiale pour la qualité de ses travaux en psychologie, neurosciences et sociologie.

Pour le bon sens pratique, Christine Carter a été dans une 1ère vie chef de produit marketing. Pas de phrases alambiquées ni d’étalage de théorie chez elle. Elle met un point d’honneur à ce que ses écrits soient accessibles au grand public, connectés à notre vie quotidienne… et directement applicables.

 

Conseil n°1 : choisir le bon moment

Partage échange famille dîner école
Le dîner, un bon moment pour échanger ?

Pour moi, le plus naturel, c’est de poser la question à ma fille « comment ça s’est passé à l’école aujourd’hui ? » quand je viens la chercher à la descente du bus scolaire.

Honnêtement, ça ne marche pas très bien : à ce moment là, elle somnole encore du trajet en bus. Ou elle a faim. Ou elle a envie de s’arrêter jouer à l’aire de jeu. Bref, ma question fait un flop.

Voilà pourquoi : en rentrant de l’école – exactement comme nous en rentrant du travail – la plupart des enfants ont besoin de ménager une transition entre leur journée et la soirée à la maison. Jouer, prendre un goûter, regarder la télé… mais pas reparler de leur journée d’école !

Guettez le moment plus favorable, il apparaîtra dans la suite de la soirée. Si les dîners sont chez vous un moment d’échange en famille, où chacun est à l’aise pour parler de sa journée et se sentir entendu, alors le dîner est certainement un excellent moment.

Il se peut aussi que votre enfant n’ait pas envie de partager sa journée devant toute la famille, surtout s’il y a eu des moments désagréables ou des soucis pas encore résolus (une dispute avec son meilleur ami, une remarque de l’enseignant qui l’a vexée…).

Alors, le moment du coucher peut être plus favorable, un moment où il est en tête-à-tête avec vous.

Tout autre moment en tête-à-tête peut très bien faire l’affaire, par exemple pendant la préparation du repas.

Et vous, avez-vous des astuces à partager ? Avez-vous trouvé un moment privilégié où vous voyez votre enfant vraiment prêt à vous parler de sa journée ?

Conseil n°2 : soyez clair sur votre motivation et dans votre attitude

Parent enfant écouter échange question
Ecouter à hauteur d’enfant

S’il est naturel que vous ayez envie de savoir comment s’est passée la journée de votre enfant, il est important d’avoir en tête que vous ne saurez pas tout. C’est votre enfant qui choisit de partager ce qu’il veut. Et il a bien raison : la vie sociale et intime de nos enfants est la leur, pas la nôtre. Nous ne pouvons pas les forcer à la révéler.

Pour faire court : l’écoute oui, l’intrusion non.

Et d’ailleurs, pourquoi avons-nous envie de savoir ce qui s’est passé à l’école ?

Autant le dire tout de suite, il y a 3 motivations que vos enfants vont sentir de loin et qui vont avoir pour effet de les faire se refermer comme des huîtres :

  1. Vous vous dites qu’avec tout ce que vous avez fait pour que votre enfant soit prêt pour la rentrée, vous avez bien le droit de savoir ce qui se passe à l’école
  2. Vous voulez vous rassurer que, même si vos enfants grandissent, vous continuez à être importants pour eux
  3. Vous rêvez que votre enfant devienne ingénieur, tennisman, écrivain… et vous voulez vérifier qu’il est bien sur la bonne trajectoire

A l’inverse, il y a une motivation toute simple qui va mettre vos enfants en confiance. C’est que votre enfant sache qu’il est une personne importante à vos yeux, que vous serez toujours là pour lui, que vous l’aimez quoiqu’il arrive et quoiqu’il fasse. Que vous êtes pour lui un point de repère, où il peut partager ses difficultés et ses succès, se sentir entendu sans être jugé.

Rien que ça ? Ben oui ! Et la bonne nouvelle c’est que cette motivation, nous l’avons tous en nous, même si nous n’y pensons pas tous les jours !

Et voilà maintenant l’attitude gagnante pour mettre votre enfant en confiance. Attention, si vous n’en avez pas l’habitude, c’est un comportement à apprendre, ça peut demander un peu de pratique et de patience avant d’y arriver !

La règle d’or, c’est d’offrir à vos enfants de l’écoute et seulement de l’écoute. Ca veut dire :

  • pas de jugement « bah c’est pas si grave ».
  • pas de conseil ni de solutions toutes prêtes « à ta place, j’irais lui dire mes quatre vérités ».
  • pas de récit de vétéran « ah, je me souviens quand j’avais ton âge, dans ma classe il y avait une fille insupportable, on passait notre temps à se bagarrer à la récré… »

Ah bon, mais je fais comment ? J’écoute sans rien dire ?

Voilà un truc tout simple pour écouter sans être muet. Reformulez ce que votre enfant vous dit sous formes de questions « est-ce que j’ai bien compris, Paul a voulu te faire un croche-pied dans l’escalier ? »

Si ça peut sembler artificiel au début, c’est super efficace pour montrer à votre enfant que vous l’écoutez. Et aussi pour aider votre enfant à préciser son récit « non, c’est pas tout à fait ça… ».

Vous allez peut-être me dire : quoi, écouter sans aider, sans faire part de mon expérience ? Ca sert à quoi ?

Tentez l’expérience et vous serez surpris du résultat !

Il vous est probablement déjà arrivé d’aller voir un collègue de bureau ou une copine avec un problème insoluble. Ca fait des heures, des jours, que vous tournez le problème dans tous les sens et définitivement non, il n’y a pas de solution.

Vous expliquez le problème à votre collègue, à votre copine… et là d’un coup, eurêka, bien sûr c’était si simple ! Vous repartez tout content, en remerciant l’autre pour son aide, et fier d’avoir trouvé la solution vous-même.

Vous verrez que bien souvent avec vos enfants, ce sera exactement pareil 🙂

5 questions magiques !

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De l’art de poser les bonnes questions

Je me suis rendu compte avec ma fille que la question « comment ça s’est passé à l’école aujourd’hui » appelle une réponse fermée « bien/bof/pas bien ». Pas l’idéal pour enclencher une discussion !

A l’inverse, les questions plus ciblées marchent mieux : « avec qui as-tu joué aujourd’hui ? » « à quel jeu avez-vous joué ensemble ? »

Ma fille a 4 ans. Avec des enfants un peu plus grands, voilà 5 questions magiques que vous pouvez leur poser pour enclencher la discussion :

1. Qu’as-tu fait aujourd’hui dont tu es fier ?

Ne jamais oublier les forces de votre enfant ! Une bonne façon de lui rappeler qu’à côté du 6/20 en français, il y a aussi des choses qu’il a réussies 🙂

2. De quoi es-tu reconnaissant dans ta journée ?

Cette question est inhabituelle et peut donc être un peu difficile au début. Pourtant, elle a une immense qualité : aider votre enfant à souvenir que, même au milieu d’une journée globalement difficile, il y a eu de bons moments

3. Quel action de partage, de solidarité, de gentillesse as-tu faite aujourd’hui ou vue autour de toi ?

Même objectif qu’à la question 2 : se rappeler qu’au milieu des mesquineries et des moqueries qui peuvent ternir une journée, il y a le copain sympa qui lui a prêté son effaceur pendant le contrôle de maths

4. Quel a été ton meilleur moment de la journée ?

Même objectif qu’à la question 1 : même dans une mauvaise journée, il y a eu au moins 1 bon moment !

5. Y a-t-il un souci, un problème non résolu de ta journée dont tu aimerais que nous parlions ?

C’est le moment de faire la preuve de vos talents d’écoute ! 

Et chez vous, comment se noue le dialogue autour de la journée d’école ?

Faites-moi part de vos expériences en laissant un commentaire en bas de l’article !

 

4 Comments on Les 5 bonnes questions à poser pour savoir (enfin) comment s’est passée la journée d’école

  1. Tous les soirs, pour chacun de mes enfants, comme un rituel en les couchant :
    -> qu’est ce que tu as préféré de ta journée ?
    -> qu’est ce que tu as le moins aimé ?

    Parfois j’ai le droit à :
    qu’est-ce que tu as préféré ? « TOUT », je n’apprends pas grand chose concrètement de sa journée mais je sais qu’il est bien en ce moment dans sa peau.

    La plupart du temps, j’ai des informations intéressantes :
    « j’ai bien aimé me déguiser » et « j’ai pas aimé faire des dessins », j’avais remarqué qu’il n’était pas au niveau de sa classe en dessin, mais je ne me doutais pas que ça l’affectait.

    Parfois ces simples questions débouchent aussi sur des conversations plus longues : « j’ai bien aimé faire des masques, et jouer avec Elisa et…. et aussi… et on a fait… Et puis ce qui était rigolo c’était quand… »

    Autre très gros avantage de ces questions, c’est que jamais ils ne m’ont répondu « je n’ai RIEN préféré de ma journée », et pourtant on a tous dans la vie des journées pourries… Ce qui veut dire que cette question les oblige à penser aux bons moments de leurs journées, même quand elles n’ont pas été rigolotes.

    • Bonjour Camille,

      Merci pour ton partage d’expérience et bravo : comme quoi, avec deux questions toutes simples, on peut déjà en apprendre beaucoup sur les journées de nos enfants !

      A bientôt,
      Magali.

  2. Merci Magali pour cet article qui fait écho à tous les parents, me semble-t-il.
    En le lisant je me suis retrouvée en enfance et j’ai réalisé que mes parents s’y prenaient bien pour nous faire parler. A table on (les 3 enfants) racontait ce que nous voulions partager et en aidant à débarrasser ou à pendre le linge on était certain d’être seul avec maman aussi longtemps que nécessaire.
    Papa venait au coucher sans rien demander juste au cas où.
    Avec mon fils de 3 ans, le moment où j’ai le plus de détails c’est quand il prend son bain et qu’on met le pyjama. A mon avis c’est parce que je m’assois avec son frère dans les bras, sans rien faire d’autre. L’article va m’aider à formuler les questions car pour le moment si je savais éviter d’être vague je ne pensais pas à lui faire exprimer ce qu’il a préféré etc. Un grand merci encore pour ce site!

    • Merci Amélie pour ce partage d’expérience d’hier et d’aujourd’hui !

      Avoir eu des parents à l’écoute, sans être intrusifs, juste à la bonne distance, c’est un superbe modèle quand on devient soi-même maman 🙂

      A bientôt sur Parents du 21ème siècle,
      Magali.

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