J’ai le plaisir d’accueillir aujourd’hui Domitilla pour un avis d’expert sur un sujet de découragement pour beaucoup d’entre vous.
Qui ça, vous ?
Eh bien tous les parents dont l’enfant n’entre pas dans le moule scolaire : à commencer par les parents d’enfants diagnostiqués – ou avec un faisceau d’indices – DYS et/ou hyperactifs.
De test dyslexie en bilan orthophonique, de séances d’orthophoniste en rendez-vous psy en passant par les séances de graphothérapie, le ras-le-bol de votre enfant grandit !
Il en a marre, il est fatigué, même quand il fait de (petits) progrès il se trouve toujours un prof ou un élève sympa pour lui faire une remarque du genre « peut mieux faire / il ne se met pas au travail / elle n’essaye même pas / pourquoi t’es pas comme tout le monde, t’es débile ou quoi ? »
Et vous aussi vous en avez marre et vous doutez. Tout ce temps passé à courir de rendez-vous en rendez-vous – pris sur vos soirées et parfois votre temps professionnel – cette énergie, ces batailles avec votre enfant, cet argent dépensé… tout cela sert-il à quelque chose ?
Comment trouver la motivation pour continuer ?
Si j’ai fait appel à Domitilla pour répondre à cette question, c’est parce qu’elle a 18 ans de recul sur les questions que vous vous posez. Depuis 18 ans, en tant qu’orthophoniste, elle accompagne des enfants DYS sur le chemin de la rééducation et de l’accès à leur potentiel.
Mais ce que j’ai apprécié chez Domitilla – tout autant que son expertise – c’est son approche humaniste. Une approche qui s’intéresse aussi aux difficultés des parents, qui prend le parti de les soutenir dans le parcours du combattant que représente la prise en charge d’un enfant différent – DYS, hyperactif – dans le système scolaire français.
Pour en savoir plus sur Domitilla, cliquez ici.
DYS, hyperactif… : mon enfant en a ras-le-bol des bilans et des suivis, comment l’aider ?
C’est une question qui revient souvent et que vous êtes très nombreux à vous poser ! Sachez que vous n’êtes pas seuls !
Chaque enfant a des besoins spécifiques !! Et de ce fait, il est important de respecter son rythme (sans oublier le vôtre !) 😉
Psychomotricité, psychothérapie, musicothérapie, orthophonie, ergothérapie, réflexologie… J’en passe… La liste de vos mercredi après-midi, soirées, et parfois week-ends peut être bien longue… Vous mettez en place tout un DYS-POSITIF de prise en charge !!! Sachez aussi rester positifs !
Les thérapies et rééducations font souvent du bien. Elles aident votre enfant à se structurer, à prendre confiance en lui, à palier des lacunes … Mais malgré la bonne volonté de tout le monde, parfois il arrive que tout le monde se lasse !!
Du coup, plus rien n’avance et on rentre dans un cercle vicieux. L’enfant ne veut plus y aller, le parent se décourage… PAS DE PANIQUE !!! Ca arrive !
Il ne faut pas hésiter à en parler de manière transparente au thérapeute. Peut être qu’une pause s’impose ? Ou passer à une séance sur 2 pour alléger un peu tout le monde ? Pour des suivis au long cours, il faut accepter d’être flexible et créatifs !
Un challenge de plus pour les parents, les enseignants et les thérapeutes ! Mais c’est aussi la vie, TOUT SIMPLEMENT !
10 conseils pour rester ZEN !! (Ou au moins tenter de l’être) en dehors des séances et aider votre enfant à garder de l’énergie pour les bilans et les suivis !
1) Penser à soi
C’est le premier point, parce que c’est presque le plus important !!!!
Il est difficile d’élever un enfant tout court ! Il est difficile aussi d’élever un enfant qui présente des difficultés spécifiques : les parents ne doivent pas tout sacrifier et prendre le risque de se déstabiliser, ce qui se répercutera sur la qualité de leurs relations.
Faites-vous aider par d’autres parents, par des groupes de soutien et des associations, par du personnel éducatif spécialisé et des psychologues.
Le couple doit se préserver des moments de retrouvailles. C’est essentiel ; Sachez accepter l’aide !
2) Créer un cadre de vie calme
Naturellement enclin à se déconcentrer, votre enfant a besoin d’un milieu de vie calme, cela l’apaisera (et vous aussi… ainsi que toute la famille).
Evitez donc – ou a minima limitez – les musiques bruyantes, les films ou jeux vidéo trop agités, ainsi bien sûr que les disputes à domicile (surtout s’il s’agit de conflits à son sujet… pensez que votre enfant n’est pas responsable de ses difficultés).
3) Veiller à l’alimentation
L’enfant ‘dys’ ou hyperactif peut parfois se retrouver à manger n’importe comment (grignotage en pleine journée). Et les traitements médicamenteux coupent souvent l’appétit le midi, moins le soir.
Cela vous demande d’être vigilant sur l’équilibre des prises alimentaires, pour ne pas favoriser d’autres troubles (surpoids, caries, indigestions, excitation due à l’overdose de sucre, etc.).
4) Améliorer le sommeil
Une chambre calme, aérée, des horaires de coucher et de lever réguliers sont indispensables. Ceci est d’ailleurs valable pour tous les enfants, dont l’organisme et le cerveau sont en pleine construction !
5) Etre en contact fréquemment avec l’enseignant et l’école
Le risque est évident que l’enfant décroche en classe : outre l’aide d’éducateurs spécialisés, les parents doivent souvent aider leur enfant pour les apprentissages de base.
Il faut procéder à petites séances répétées, car l’enfant ne se concentre pas sur de longues périodes.
Le rôle des parents est souvent de devoir INFORMER les enseignants sur les difficultés de leur enfant… pour que l’enseignant ne soit pas tenté de penser qu’il s’agit de mauvaise volonté ou de manque d’efforts…
Essayer de bien distinguer l’éducation (qui est le rôle des parents) et l’instruction (qui est le rôle de l’école).
En travaillant en partenariat et en se concentrant chacun sur sa partie, cela aide ! Même si ce n’est pas toujours facile, agissez pour créer un climat de CONFIANCE mutuel.
6) Garantir la confiance en soi de l’enfant
Objet de réprimandes (ou de moquerie des camarades) en raison de son comportement, l’enfant peut souffrir d’un terrible manque de confiance en lui. Il faut le motiver par des encouragements à chaque réussite, ne pas mentionner uniquement ses erreurs et échecs. Chaque fois que vous le pouvez, parlez de votre enfant sans parler de son trouble.
Ne pas valoriser que les performances scolaires ; votre enfant a certainement une palette d’autres talents et qualités !
7) Rester patient
Le comportement de l’enfant est souvent « crispant », et certains parents perdent leur calme. Or, il importe par-dessus tout d’apporter un cadre de vie paisible à l’enfant.
Si l’on sent monter la colère, il faut résister à tout prix. C’est plus facile à écrire qu’à faire, j’en suis bien consciente ! Travailler sur le lâcher-prise… faire du sport… relativiser… échanger avec d’autres parents qui traversent la même situation, tout cela peut vous aider.
8) Éviter le rapport de force
Les cris, les punitions (et encore moins les coups) n’ont aucune utilité et vont même enfermer l’enfant dans son trouble. Si l’enfant en a trop fait, prendre des mesures simples (comme l’inviter à prendre un moment de calme dans un endroit agréable, choisi à l’avance), toujours les mêmes.
Quand l’heure des devoirs arrive… évitez de trop jouer au professeur !
Vous êtes le parent… vous aidez comme vous pouvez…
9) Simplifier au maximum
Le jeune hyperactif ou le jeune ‘dys’ a du mal à se concentrer.
Pour les devoirs comme pour les jeux, on l’aidera donc grandement en procédant par étapes les plus simples possibles.
Quitte à se répéter.
Reformuler les consignes est très important aussi pour s’assurer que l’enfant a bien compris avant de se lancer !
10) Prévenir les risques
Dans le cadre de l’hyperactivité, la dimension impulsive du trouble fait que l’enfant est peu conscient des dangers. Les parents doivent avoir une vigilance redoublée en ce domaine (jeux ou jouets dangereux, traversée des routes, substances toxiques, etc.).
Choisir une personne expérimentée ou de confiance à qui on prend le temps d’expliquer les difficultés quand on fait garder son enfant.
En résumé
Ces 10 conseils sont valables pour TOUS LES PARENTS en fait… pas seulement pour ceux dont les enfants ont des besoins spécifiques !!
Bon courage !! Et souvenez-vous que la perfection n’existe pas… Ca aide à relativiser !
Proverbes à méditer :
“Plus on essaye de rentrer dans le moule, plus on devient tarte !” auteur anonyme)
“Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. » (Benjamin Franklin)
A vous de jouer !
Parmi ces 10 conseils de Domitilla, lequel allez-vous mettre en œuvre maintenant ?
Dès que vous l’aurez testé, laissez un commentaire en bas de l’article pour partager comment ça a marché ! Est-ce que cela vous a aidé ? L’avez-vous adapté pour créer une super astuce maison ?
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Petites définitions de Domitilla pour rappel
Les troubles de l’apprentissage peuvent être multiples :
– La dyslexie : La dyslexie est une difficulté d’apprentissage de l’orthographe et de la lecture. Ce trouble concerne entre 8 et 10 % des enfants et en grande majorité des garçons (trois fois plus que les filles). La dyslexie n’a pas d’origine psychiatrique et n’est pas causée par une déficience intellectuelle.
– La dysphasie : une pathologie congénitale due à un dysfonctionnement neurologique, qui se traduit par un trouble de la parole et du langage.
– La dysorthographie : un trouble de l’apprentissage caractérisé par une grande difficulté orthographique.
– La dyscalculie : un trouble de l’apprentissage qui se traduit par une mauvaise utilisation des nombres et par un déficit du raisonnement logique.
– la dyspraxie : la dyspraxie est un trouble du mouvement qui entraîne une incapacité totale ou partielle à automatiser et planifier les gestes, et qui touche spécifiquement les enfants, sans pour autant qu’ils présentent de troubles moteurs ou déficit intellectuel.
– Le TDAH : trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité qui se manifeste par une impulsivité ainsi que des difficultés de concentration et de mémorisation
– l’hyperactivité : État d’activité constante et d’instabilité de comportement, s’accompagnant de difficultés d’attention, observé notamment en cas d’anxiété ou chez l’enfant. Une des causes les plus connues d’hyperactivité est le TDAH, mais de multiples autres causes sont possibles (anxiété, ;difficultés à entrer dans le moule scolaire telles que précocité, troubles DYS ; besoins physiologiques non couverts tels que manque de sommeil, manque d’exercice physique…)
Merci pour cet article. N’oublions pas que toutes ces particularités présentent aussi des dons. Les DYS ont souvent une créativité exceptionnelle. Aux E-U certains postent des annonces: « recherche architecte dyslexique »! Je recommande la lecture de livre: Le don de dyslexie, de R. D. Davis (éd. DDB)
Si il y a autant de multi-dys c’est parce que LA cause est bien commune.
Les dys cumulent plusieurs troubles, leurs maux ne se limitent pas qu’à la dys.
Les yeux de dys font des saccades. Les saccades oculaires des yeux des dyslexiques et des dyspraxiques sont très connues. La vision étant instable, le cerveau ne peut pas privilégier un œil => pas d’œil directeur fort. Cela permet d’expliquer le trouble de la latéralité si fréquent chez les dys. Il y a différents degrés.
Cela donne des gauchers pour certaines tâches mais qui sont droitiers pour d’autres activités. Avec ceux là il y a fréquemment des situations cocasses. Vous leur demandez votre chemin ils vous disent « tournez à droite » en montrant la direction opposée avec la main gauche… Bien entendu ces cas là ont du mal à se repérer dans l’espace, y compris avec une carte.
Cela concerne tous les ambidextres.
Pour les cas les plus sévères cela donne des personnes incapables de faire des nœuds complexes comme ceux des chaussures.
D’autres troubles, si fréquent chez les dys, montrent qu’il y a bien un lien avec les yeux. C’est connu des ophtalmologues depuis le milieu du 19e siècle. Ce trouble dans l’association binoculaire est de nous jours appelé hétérophorie par les médecins ophtalmologues.