Mercredi 15 mars, j’ai eu le plaisir d’être invitée, en direct et en studio, de la radio Vivre FM pour une chronique sur le thème « Comment aider ma fille complexée ? »

Je vous propose de réécouter l’émission en cliquant ici : 

 

Ou de lire la transcription texte de cette interview ci-dessous. Je vous dévoile 5 conseils pour faire face avec bienveillance et efficacité aux complexes de votre ado ! 


Anne Lise : Bonjour Benjamin, Bonjour Carole,

Alors, dans cette chronique, nous vous laissons la parole à vous parents d’enfants différents. Afin que vous puissiez nous faire partager vos bonnes pratiques, vos astuces, vos découvertes afin que le quotidien se passe le mieux possible.

Et ce matin, nous nous intéressons aux enfants qui souffrent de complexes physiques. Nous avons reçu un message de Camille sur notre page Facebook : « Ma fille, Chiara, de 12 ans est terriblement complexée. Elle se trouve grosse et pas jolie alors qu’elle est ravissante. Elle trouve toujours des excuses pour ne pas aller à la piscine. Je ne sais pas comment l’aider ? »

Bonjour Magali

Magali : Bonjour Benjamin, bonjour Anne-Lise, bonjour Carole !

Anne Lise : Vous êtes la fondatrice du site parentsdu21esiècle.fr dans lequel vous donnez une multitude de conseils et astuces pour les parents d’aujourd’hui. Cette période de l’adolescence est forcément compliquée. Comment, à votre avis Camille peut-elle aider sa fille ?

Magali : Ce que Camille peut d’abord avoir bien en tête, c’est que les complexes physiques à l’adolescence… sont quasiment un passage obligé !  

Pour en prendre conscience, je me suis amusée hier soir à faire une recherche sur Internet sur l’expression « adolescente complexée » et je suis tombée sur une longue, très longue liste de stars du cinéma et de la chanson qui étaient terriblement complexées à l’adolescence par leur physique.

Selon une étude australienne de 2010, la moitié des filles de 13 à 17 ans rêvent d’être aussi minces que les mannequins des magazines. 

Ce complexe sur son physique, Camille peut le voir comme l’opportunité d’échanger avec sa fille Chiara sur ce qu’elle VOIT autour d’elle (conseil n°1) :

– est-ce qu’elle se compare à ces images des magazines ?

C’est important de lui expliquer que ce n’est pas le monde réel. Et que ces images sur papier glacé ont une face sombre : extrême maigreur dangereuse pour la santé

– plus proche d’elle, est-ce que Chiara se compare aux photos des copines sur Internet ?

Ce qu’il faut savoir – et en tant que parents nous ne sommes pas toujours au courant ! – c’est que plus de la moitié des ados qui publient des selfies sur Internet les retouchent avant diffusion. Ils utilisent sur leur téléphone des applications gratuites qui permettent en quelques secondes d’effacer les cernes et les boutons, de matifier le teint, de blanchir les dents… pour se donner un look beaucoup plus cool et parfait que dans la réalité.

Quand nous étions adolescents, notre génération de parents a connu le rêve de ressembler aux mannequins des magazines, donc nous pouvons être assez à l’aise pour en parler avec nos ados aujourd’hui.

En revanche, ce qui est nouveau et nous laisse assez démunis, c’est ce qui se passe sur Internet. L’idéal serait bien sûr d’être aussi calés que nos enfants en nouvelles technologies pour pouvoir les éduquer aussi sur ce terrain là. Mais pour beaucoup nous nous sentons dépassés.

Si c’est votre cas, il suffit de retenir cette idée dans votre discussion avec votre ado : Internet agit comme un miroir grossissant, déformant de la réalité. Ce qui fait du bien y est amplifié, comme par exemple la possibilité de garder contact avec ses copains malgré les distances. Ce qui fait du mal y est amplifié, comme le diktat de l’image du physique parfait.

Ce complexe physique, c’est aussi l’opportunité pour Camille de discuter avec Chiara de ce qu’elle ENTEND autour d’elle (conseil n°2) :

– est-ce une remarque qu’elle a entendue sur son physique à l’école ? Dans une activité extra scolaire ? peut-être même dans la famille, de la part d’un oncle pas très délicat ?

– ou une remarque qui visait quelqu’un d’autre, mais qui a créé une anxiété chez Chiara ?

Comme vous au bureau avec un chef tyrannique qui hurle sur vos collègues : vous finissez vous aussi par aller au bureau la boule au ventre, même s’il ne vous est rien arrivé à vous.

Anne Lise : Le problème est que Chiara risque de s’enfermer et de refuser de plus en plus le contact avec les autres

Magali : C’est possible et c’est un risque à refuser absolument.

Cette difficulté que rencontre Chiara, c’est le bon moment pour lui passer un message essentiel à sa réussite et son épanouissement. C’est le moment de penser persévérance et résilience (conseil n°3).

En lui disant que dans la vie, il y a des moments où on a tous peur, on croit qu’on ne va pas y arriver, qu’on n’est pas assez bien, que les autres sont mieux que nous. C’est normal d’avoir peur, mais cette peur là ne doit pas nous figer, il faut avancer avec et nous avançons tous avec. 

Camille peut parler à sa fille d’une peur à elle qu’elle affronte au quotidien.

Par exemple, imaginons que vous êtes timide. Mais quand vous avez quelque chose à dire en réunion, vous prenez sur vous et vous prenez la parole. Vous devenez toute rouge, vous avez la voix qui tremble, mais l’essentiel est là : vous avez passé votre message, vous avez apporté votre contribution.

Anne-Lise : Pour l’instant, il ne s’agit que d’un malaise d’une jeune adolescente. Comment un parent peut prévoir d’éventuelles difficultés plus graves comme du harcèlement à l’école ? 

Magali : À cet âge, il faut y penser et le prendre au sérieux. Le harcèlement commence en effet bien souvent par des remarques sur le physique (conseil n°4). 

Sur Parents du 21ème siècle, je dis aux parents que le harcèlement à l’école concerne 100% des élèves. Pourquoi ?

  • Plus de 10% des collégiens subissent du harcèlement modéré à sévère
  • Ils sont généralement harcelés par plusieurs enfants, comme le montre très bien le film Marion 13 ans pour toujours. Mettons qu’il y ait donc 20% à 30% d’enfants harceleurs. Ça ne fait pas plaisir mais c’est la réalité de l’école aujourd’hui
  • Il reste un peu plus de la moitié des enfants, mais ils ne sont pas épargnés pour autant parce qu’ils sont témoins de ce qui se passe. Et exactement comme dans l’exemple de tout à l’heure sur le chef tyrannique au bureau, ces témoins internalisent la conviction que « ça pourrait leur tomber dessus » que « leurs cheveux roux pourraient leur causer des problèmes »

Pour terminer sur une note positive, je voudrais dire aux parents qu’il n’y a pas de fatalité aux complexes sur le physique ni au harcèlement scolaire.

Pour avoir étudié en détail les pratiques des écoles qui ont fait disparaître le harcèlement, j’ai appris que la politique de l’autruche, se dire « dans notre école, tout va bien » ça ne marche pas. Que les politiques traditionnelles de lutte contre le harcèlement ont aussi leurs limites.

Pour être efficace face au harcèlement à l’école, il faut ajouter une arme secrète : la gentillesse. Nous devons apprendre aux enfants que la norme sociale attendue c’est « oh il y a un petit papillon rose sur la branche de tes lunettes, c’est trop mignon » plutôt que « pff des lunettes roses, t’es vraiment trop nulle » (conseil n°5).

Comment ça se passe chez vous ?

Ces 5 conseils pour gérer avec bienveillance et efficacité les complexes de votre ado vous ont parlé ? Je vous invite maintenant à faire 2 choses :

  1. Laissez un commentaire pour partager votre avis et votre expérience : face aux complexes de votre ado, comment réagissez-vous ? quelles sont vos astuces pour l’aider à surmonter cette difficulté ?
  2. Partagez cet article avec vos amis et collègues en cliquant sur un des boutons de partage à gauche du texte… pour qu’ils ne se sentent plus seuls et démunis face aux complexes de leurs ados ! 

 

 

4 Comments on Donnez la pêche à votre adolescente complexée avec ces 5 conseils

  1. Un grand MERCI !
    Une émission très instructive, beaucoup de bienveillance dans tes propos, Magali, cela fait du bien 🙂

    Pour ma part, je n’ai pas de filles … mais deux garçons, à qui parfois on a dit :
    * T’es moche,
    * Tu pues de la gueule,
    * T’as pas d’amis, prends un Curly.

    Ce que je fais ? Je mets de côté mes propres blessures pour les aider dans la résilience.
    C’est parfois très dur, mais c’est encore plus dur pour eux de faire face à de l’agressivité injustifiée.

    • Bonjour Carole,

      Merci pour ton commentaire !

      Oh, quelle tristesse Ce sont exactement ces comportements qui ne doivent plus avoir leur place à l’école… et qui sont malheureusement tolérés aujourd’hui. Il y a encore tellement de travail. La bonne nouvelle, c’est qu’en tant que parents, nous pouvons en effet en prendre notre part, en attendant que l’école se saisisse sérieusement du sujet 😉

      A bientôt sur Parents du 21ème siècle,
      Magali.

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